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Énoncé de position sur la police et les vérifications de bien-être

La maladie mentale n’est pas un crime

L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) est grandement préoccupée par les décès de personnes en situation de crise psychologique impliquant la police comme premiers répondants, survenus récemment au Canada. Chacun de ces décès représente une tragédie inadmissible. Nous offrons nos condoléances aux familles, aux proches et aux communautés en deuil et nous exhortons les décideurs d’écouter les appels à la vérité, à la responsabilisation et au changement.

Ces morts comptent parmi les plus récentes d’un terrible bilan de décès liés aux personnes en situation de crise psychologique. Le racisme systémique, y compris le racisme envers les personnes noires et autochtones, a gravement augmenté les risques liés aux crises de santé mentale.

Ces morts tragiques trouvent racines dans une longue histoire d’investissements insuffisants en matière de santé mentale au Canada. Les fournisseurs de soins, les utilisateurs de services et d’autres défenseurs sont unis depuis longtemps pour mettre cette cause en lumière. Le manque de soins adéquats pour les personnes en crise et le recours systématique aux forces de l’ordre pour répondre aux urgences en matière de santé mentale et de dépendance sont le résultat de plusieurs décennies de sous-financement systémique des services de santé mentale et de dépendance à travers le Canada.

Plusieurs personnes ayant une expérience vécue de maladie mentale ou de problèmes de santé mentale affirment avoir reçu des soins vitaux et bienveillants dispensés par des policiers bien formés et compatissants au pays. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. De plus, la stigmatisation et la discrimination peuvent être un obstacle à la dénonciation, car les personnes qui ont vécu une expérience négative avec la police alors qu’elles étaient en situation de crise peuvent ne pas se manifester ou ne pas être crues si elles déposent une plainte.

Un système de soins de santé mentale adéquatement financé permettrait non seulement de mieux répondre aux crises reliées aux problèmes de santé mentale, mais aussi d’intervenir et de prodiguer des soins plus tôt afin de prévenir les crises avant même qu’elles ne se manifestent. Vivre une situation de crise psychologique n’est pas un crime, et ceux qui y répondent devraient faire partie du système de santé et non des forces de l’ordre. Un modèle réussi pourrait mettre à contribution des spécialistes du soutien par les pairs ou des équipes d’intervention rapide regroupant des professionnels de la santé mentale qui travaillent en étroite collaboration avec les policiers – voire même qui les remplacent. Quel que soit le modèle, la principale préoccupation des premiers intervenants pour les situations de crises psychologiques devrait toujours être la désescalade et le bien-être.

Les filiales, les divisions et les régions de la fédération de l’ACSM ainsi que nos partenaires communautaires possèdent l’expérience nécessaire pour améliorer l’approche des premiers répondants des situations de crise psychologique, ainsi qu’une vaste expertise en matière de politiques pour apporter des solutions appropriées pour leur région, leur province ou leur territoire. Nous exhortons les gouvernements à :

Toute urgence en santé nécessite une intervention de soins de santé. Nous devons tous nous engager à en faire plus.