Vous pensez au suicide ou vous vous inquiétez pour une personne proche de vous? Pour obtenir du soutien, appelez ou textez le 9-8-8 en tout temps.

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Comment venir en aide à une personne qui songe au suicide

Rédigé par le Centre de prévention du suicide de l’Association canadienne pour la santé mentale 

Le 10 septembre prochain se tiendra la Journée mondiale de la prévention du suicide, une journée consacrée à la mémoire de ceux et celles que le suicide a emportés et à la sensibilisation des gens aux façons de prévenir le suicide. 

Les personnes qui songent au suicide disent avoir l’impression d’être un fardeau pour les autres et se sentir désespérées, coincées, submergées, et incapables de trouver une autre façon que la mort pour échapper à leur profonde souffrance psychologique. Elles sont susceptibles de vivre un confit intérieur : elles souhaitent vivre, mais elles désirent aussi mettre fin à leur douleur insoutenable. 

Lorsque nous tendons la main à une personne sujette aux idées suicidaires, nous pouvons l’aider à voir qu’il existe une porte de sortie. Nous pouvons l’aider à voir que les gens se préoccupent véritablement d’elle, qu’il y a bel et bien un sens à sa vie, qu’elle n’est pas seule et qu’il y a de l’aide qui s’offre à elle. Même si cela peut lui sembler invraisemblable pendant qu’elle traverse une crise, vous pouvez être celui ou celle qui fait renaître l’espoir chez cette personne qui a des idées suicidaires. 

Cet article vous expliquera comment : 

Sachez reconnaître une personne qui songe au suicide 

Les personnes qui songent au suicide affichent généralement des signes de difficulté. 

Tout changement important dans leur comportement peut constituer un signe avant-coureur du suicide. Plus nous accordons notre attention aux gens qui nous entourent, plus nous sommes à même de détecter ces changements de comportement. Par exemple, l’écoute active peut nous aider à cibler les commentaires qui peuvent constituer des signes de difficulté. 

Pour reconnaître les signes avant-coureurs, il faut profondément changer nos façons d’interagir avec les autres. Trop souvent, nous ne sommes pas suffisamment présents dans la vie de notre entourage pour reconnaître les changements de comportement et y réagir. 

Voici quelques signes avant-coureurs communs : 

*Ces signes avant-coureurs indiquent un risque de suicide immédiat. Restez auprès de la personne qui montre ces signes et mettez-la en contact avec une ressource d’aide. Au Canada, appelez la ligne d’écoute téléphonique du Service canadien de prévention du suicide au 1-833-456-4566 (Au Québec : 1-866-277-3553). 

(American Association of Suicidology

Parlez-en 

Nous pouvons tous contribuer à créer un environnement sécurisant pour qu’une personne puisse parler et exprimer ses émotions librement en ouvrant la porte à une discussion ouverte et sans jugement, et en la questionnant avec délicatesse. Nous pouvons aussi prendre régulièrement des nouvelles de nos proches afin de normaliser les discussions sur le bien-être. 

Si une personne que vous connaissez montre des signes avant-coureurs, entamez une discussion ouverte et sans jugement avec elle. Vous pouvez commencer la discussion en mentionnant vos préoccupations : « Je n’ai pas eu beaucoup de tes nouvelles ces derniers jours. Est-ce que tout va bien? » 

Alimentez la discussion en lui posant des questions et en écoutant ses réponses. Vous n’avez pas besoin d’offrir de solutions. En fait, il est plus respectueux de ne pas en offrir. 

Si elle vous inquiète toujours, demandez-lui directement : « Penses-tu au suicide? » Si la personne répond par l’affirmative, ne paniquez pas. Faites-lui savoir que vous êtes là pour elle et que vous pouvez l’aider à obtenir du soutien en santé mentale. Appelez la ligne d’écoute nationale au 1-833-456-4566 (Au Québec : 1-866-277-3553). 

Attirez son attention sur les raisons de vivre 

Durant la discussion, après que la personne vous ait dit qu’elle pense au suicide, cherchez à découvrir la partie d’elle qui souhaite encore vivre. Vous pouvez faire cela en lui posant les questions suivantes : Qu’est-ce qui t’a gardé en vie jusqu’à présent? Comment as-tu chassé tes pensées suicidaires jusqu’à présent? Quelles sont les choses qui sont importantes pour toi? Ou celles qui l’étaient auparavant? 

En fonction de votre discussion et de la relation qui vous lie à la personne, vous pourriez également être en mesure de suggérer des raisons de vivre. Par exemple, si la personne mentionne qu’elle a un animal de compagnie au cours de la discussion, le fait de prendre soin de cet animal peut constituer une raison qui la motive à rester en vie. 

Discuter de ces raisons peut aider la personne à surmonter son état de crise afin qu’elle puisse obtenir d’autres formes de soutien et ainsi, avec de l’aide, élaborer un plan de sécurité. 

Mettez-la en contact avec les ressources d’aide qui s’offrent à elle 

Une fois qu’une personne vous a fait savoir qu’elle songe au suicide, il est important de la mettre en contact avec des ressources d’aide, surtout si vous croyez qu’il y a un risque imminent qu’elle se suicide. Même si le risque ne vous semble pas imminent, une excellente façon de soutenir cette personne est de la mettre en contact avec des ressources d’aide. Rappelez-vous qu’elle envisage le suicide en partie parce qu’elle n’a pas été en mesure de trouver de l’aide et du soutien efficaces pour sa souffrance psychologique. 

Les lignes d’écoute téléphonique représentent souvent la meilleure ressource pour une personne qui songe au suicide. Elles offrent un accès gratuit, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à des répondants formés qui tendent une oreille attentive en période de crise. À eux seuls, ces services peuvent sauver des vies : une personne en crise ne peut pas rester indéfiniment dans cet état intensifié. Le fait d’avoir un espace où elle peut parler est souvent suffisant pour préserver sa sécurité dans l’immédiat. Les répondants peuvent aussi commencer la création d’un plan de sécurité avec la personne et lui présenter d’autres formes de soutien communautaire. 

Au Canada, la ligne d’écoute téléphonique est accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Appelez au 1-833-456-4566 (Au Québec : 1-866-277-3553) à tout moment, et ce, sans frais. 

Si la personne bénéficie des soins d’un professionnel en santé mentale, comme un psychiatre ou un conseiller en santé mentale, vous pouvez l’encourager à le contacter immédiatement afin de prendre un rendez-vous le jour même, ou peu après. 

Les membres de la famille et les amis proches peuvent aussi offrir leur soutien aux personnes sujettes aux idées suicidaires. Si vous vous inquiétez de laisser une personne seule, suggérez-lui de contacter un proche en votre présence afin de lui demander s’il peut passer du temps avec elle jusqu’à ce que son état intensifié de crise suicidaire se dissipe. 

Il est possible que la famille ou les amis de cette personne ne soient pas au courant de ses idées suicidaires, que vous soyez la première personne à qui elle admet ce fait. En l’encourageant à en parler à des proches en qui elle a confiance et qui la soutiennent, vous l’amenez peut-être à faire un premier pas pour recevoir l’aide de son entourage immédiat. 

Créez un plan de sécurité relatif au suicide 

Lorsque vous croyez que la personne n’est plus à risque, parce qu’elle a été mise en contact avec une personne qui peut continuer à la soutenir ou qu’elle vous a clairement dit qu’elle ne pense plus le suicide, vous pouvez décider de clore la discussion et de prendre de ses nouvelles à un moment ultérieur. Si vous souhaitez continuer à la soutenir, vous pouvez élaborer un plan de sécurité ensemble. 

Un plan de sécurité peut soutenir et guider une personne lorsque des pensées suicidaires l’agitent, ainsi que l’aider à éviter un état intensifié de crise suicidaire. Toute personne se trouvant dans une relation de confiance avec la personne sujette aux idées suicidaires peut contribuer à l’élaboration du plan. Nul besoin d’être un professionnel. 

Le plan identifie les forces et les habiletés uniques de la personne, ainsi que les personnes vers qui elle pourra se tourner pour du soutien lorsque les pensées suicidaires la tourmenteront de nouveau. 

Lorsque vous élaborez le plan, la personne qui songe au suicide doit identifier les éléments suivants : 

Un plan de sécurité doit être rédigé lorsqu’une personne n’est pas tourmentée par des idées suicidaires intenses. Il peut être rédigé après une crise suicidaire, mais pas lorsqu’elle bat son plein. 

Ressource : Plans de sécurité pour prévenir le suicide (https://www.suicideinfo.ca/resource/safety-plans/) (en anglais seulement). 

Soutenez-la dans les prochaines étapes 

Dans les jours et les semaines suivant votre discussion, prenez des nouvelles de la personne qui a vécu une crise. Demandez-lui comment elle va, si elle se sent mieux soutenue depuis votre dernière discussion et si vous pouvez faire quoi que ce soit pour l’aider. 

Le présent contenu est adapté de Together to Live (en anglais), un guide pour la prévention du suicide dans votre communauté. Together to Live a été développé par le Centre de prévention du suicide de l’Association canadienne pour la santé mentale à l’aide du financement de la Commission de la santé mentale du Canada. 

Ressource (en anglais seulement) : Together to Live : Intervention – Apprenez-en davantage sur les façons d’aider une personne qui songe au suicide. 

Si vous éprouvez des difficultés avec votre santé mentale ou si des pensées suicidaires vous traversent l’esprit, appelez le Service canadien de prévention du suicide au 1-833 -456-4566 ou, pour les peuples autochtones, la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être au 1 855 242-3310, ou consultez le site Web espoirpourlemieuxetre.ca pour parler à quelqu’un. 

Références 

American Association of Suicidology. (sans date). Warning signs. https://suicidology.org/resources/warning-signs/ 

Centre de prévention du suicide (sans date). Together to Live Live, About : Intervention. https://www.togethertolive.ca/about/intervention/