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Ce que vous devez savoir sur : La santé mentale et les objectifs de développement durable de l’ONU

Source : Les indicateurs et extraits présentés ci-dessous proviennent principalement du Cadre mondial d’indicateurs relatifs aux objectifs et aux cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030 de la Division de la statistique de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

À l’instar de l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), le droit internationali reconnaît la santé mentale comme un droit universel de la personne, et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU la considère comme un élément fondamental de la santé et du bien-être.  

En 2015, les Nations Unies ont conçu un plan pour promouvoir la paix et la prospérité, pour l’humanité et la planète. Il s’agit d’un programme sur 15 ans contenant dix-sept objectifs de développement durable (ODD) et fondé sur les trois dimensions du développement durable : économique, sociale et environnementale. En ce qui a trait à la couverture maladie universelle et à l’accès de chaque personne à des soins de qualité, le programme aspire à « [un] monde où tous [et toutes] jouissent d’un accès équitable […] aux soins de santé et à la protection sociale, où la santé physique et mentale et le bien-être social [sont] assurés »

Vous trouverez ci-dessous un résumé des objectifs de développement durable des Nations Unies qui concernent la santé mentale, les troubles de santé mentale et la santé liée à la consommation de substances psychoactives. Certains éléments portent plus particulièrement sur les déterminants sociaux de la santé physique et mentale. 

L’objectif de développement durable (ODD) 1 vise à éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde par la mise en place de « systèmes et mesures de protection sociale pour tous [et toutes], adaptés au contexte national ».  

Les personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale et de santé liée à la consommation de substances sont plus à risque que le reste de la population de vivre dans la pauvreté. L’objectif 1 met en lumière l’importance de mettre en place des systèmes adéquats de protection sociale, y compris des mesures de soutien du revenu pour les personnes vivant avec un handicap, les personnes sans emploi, les familles et les enfants, et les personnes plus âgées. Certains pays ont instauré un revenu de base garanti pour atteindre cet objectif. Les personnes vivant avec un trouble de santé mentale doivent également avoir accès à la protection sociale.    

L’ODD 2 vise à éliminer la faim et à prévenir l’insécurité alimentaire, en particulier pour les populations vulnérables (cible 2.1).  

L’accès à des aliments sains est un déterminant social important de la santé physique et mentale. Or, cet accès est considérablement restreint pour bon nombre de personnes vivant avec un trouble de santé mentale en raison du coût élevé de tels aliments ou, dans certains cas, de leur indisponibilité. Chaque personne, quels que soient son statut socioéconomique et l’endroit où elle vit, doit avoir accès à des aliments durables qui répondent à ses besoins nutritionnels et culturels. 

L’ODD 3 est de permettre à chaque personne de vivre en bonne santé et de promouvoir le bien-être de tous et de toutes, à tout âge :  
  • Cible 3.4 : réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-êtreii 
  • Cible 3.5 : renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactivesiii, notamment de stupéfiants et d’alcooliv; 
  • Cible 3.8 : faire en sorte que chaque personne bénéficie d’une couverture sanitaire universelle comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordablev 

Cet objectif met de l’avant des cibles et indicateurs qui concernent particulièrement la promotion de la santé mentale, la prévention des maladies mentales, les traitements et les questions d’accessibilité, de qualité, d’acceptabilité et d’universalité. L’accès à des services de santé mentale qui sont comparables aux services de santé physique est un droit de la personne. Cet accès est également nécessaire pour favoriser le bien-être des gens et leur épanouissement sur les plans sanitaire, économique et social.  

Malheureusement, pour les personnes vivant avec un trouble de santé mentale ou une préoccupation liée à la consommation de substances, les services de santé mentale et de traitement de la dépendance qui sont abordables, accessibles, complets et culturellement appropriés sont souvent hors de portée. C’est aussi le cas pour les personnes confrontées à des formes d’inégalité intersectionnelles (fondées, entre autres facteurs, sur la race, l’origine ethnique, le statut de migration ou d’immigration, la localisation géographique, le sexe, l’orientation sexuelle et l’identité de genre). Les services de santé mentale doivent être gratuits, intégrés aux soins primaires et offerts en complémentarité avec d’autres services sociaux et de santé. Cela exigera des changements politiques et des investissements accrus.  

De plus, des investissements ciblés dans la promotion de la santé mentale et la prévention des troubles de santé mentale sont nécessaires afin de favoriser la santé mentale et le bien-être de la population, de prévenir l’apparition ou l’aggravation des troubles de santé mentale, de soutenir le rétablissement, d’alléger le fardeau porté par les établissements de soins de courte durée et de réduire les dépenses en santé. Des interventions et des investissements clairs des pouvoirs publics sont également nécessaires pour faire en sorte que les services de santé et de traitement de la dépendance sont intégrés à la prestation de programmes et de services de santé mentale et à l’ensemble du système de santé. Les personnes de divers horizons ayant une expérience vécue d’un trouble de santé mentale ou de problèmes de santé liée à la consommation de substances doivent être consultées sur les solutions aux obstacles en matière de services de santé mentale, y compris l’éloignement et le manque de pertinence culturelle. 

L’ODD 4 vise à assurer à tous et à toutes une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, y compris en augmentant le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat (cible 4.4). 

Près de 70 % des problèmes et troubles de santé mentale se manifestent pour la première fois pendant l’enfance ou l’adolescencevi. Il est crucial d’offrir aux enfants et aux jeunes du soutien en santé mentale, tant dans les écoles que dans la communauté. Il peut s’agir de mesures comme des programmes de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles de santé mentale et du soutien à l’apprentissage socioémotionnel.  

Tout le monde devrait avoir droit à une éducation et à des formations de qualité. Les personnes vivant avec un trouble de santé mentale rencontrent de nombreux obstacles quand vient le temps de trouver et de conserver un emploi décent. Les lois, politiques et programmes relatifs aux pratiques en matière de formation, d’embauche et d’emploi doivent être créés en consultation avec celles-ci afin de tenir compte de leurs besoins et réalités, et de les respecter. 

L’ODD 10 vise à réduire les inégalités en favorisant l’autonomisation de toutes les personnes ainsi que leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre (cible 10.2); en assurant l’égalité des chances et en réduisant l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en encourageant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière (cible 10.3); et en adoptant des politiques, notamment sur les plans budgétaires et salariaux et dans le domaine de la protection sociale (cible 10.4). 

Les lois et les politiques demeurent stigmatisantes et discriminatoires envers les personnes vivant avec des troubles de santé mentale et des problèmes de santé liée à la consommation de substances. En effet, ces personnes sont souvent confrontées à de la discrimination de la part des prestataires de soins, de la police, du système judiciaire et de la société en général. Il leur est également difficile d’obtenir des soins et de satisfaire leurs besoins fondamentaux, tels qu’avoir un emploi et un revenu de subsistance, un logement, des aliments sains et abordables et des possibilités d’éducation et de formation.  

Les personnes aux prises avec un trouble de santé mentale ont besoin de ressources et d’occasions de participation afin de prendre part aux décisions qui ont une incidence sur leur vie. Notamment, elles ont besoin : d’un meilleur accès à la représentation au sein du système de justice; d’une plus grande autodétermination dans les choix entourant leurs cheminements cliniques (pour réduire les cas d’internement et de traitement involontaires); d’être consultées régulièrement à propos des révisions législatives, des politiques, des stratégies et des plans d’action; et de jouer un rôle dans le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des lois, politiques et programmes. Des procédures doivent être en place pour limiter les obstacles que rencontrent les personnes atteintes de troubles de santé mentale lorsqu’elles déposent une plainte officielle de discrimination. 

L’objectif 11 vise à assurer l’accès de tous et de toutes à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable (cible 11.1).  

Le logement est un droit de la personne et un déterminant social de la santé. Un logis sécuritaire et abordable réduit le stress et favorise le rétablissement, ce qui mène à une meilleure santé mentale et globale. Les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de santé liée à la consommation de substances sont particulièrement exposées au risque d’insécurité du logement. Parallèlement, on estime que 25-50 % des personnes itinérantes souffrent d’un problème de santé mentalevii.  

Conclusion

Les 193 membres de l’Organisation des Nations Unies ont la tâche de mettre le Programme en œuvre d’ici 2030 et d’évaluer régulièrement les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs de développement durable, en collaboration avec différentes parties prenantes, dont la société civile et les peuples autochtones. Outre le droit international relatif aux droits de la personne, les objectifs de l’ONU fournissent au gouvernement fédéral, ainsi qu’aux provinces, territoires et municipalités du Canada, un cadre pour travailler à la création d’un système de santé mentale universel.