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Étude sur l’accès des femmes aux services de consommation supervisée

Alors que bien des Canadiens continuent à périr d’une intoxication aux opioïdes, il devient essentiel de comprendre les façons de prévenir ces décès tragiques et évitables. La crise des intoxications aux opioïdes est considérée comme « la crise de santé des hommes ». Pourtant, les politiques, la recherche et les médias ne se sont pas penchés sur les besoins des femmes, même si les femmes qui consomment des drogues font face à plus de dangers et de préjudices que les hommes, entre autres la discrimination fondée sur le sexe, les agressions et la violence.

C’est pourquoi l’ACSM a mené une étude pour mieux comprendre le fonctionnement et le rendement des services et du soutien apportés aux femmes qui consomment des drogues. Pour ce faire, nous avons questionné des femmes qui utilisent ces services, ainsi que des membres du personnel qui les offrent.

Dans le cadre de notre projet de recherche communautaire portant sur l’accès à des services de consommation supervisée pour femmes en toute sécurité, Access to and Safety for Women at Supervised Consumption Services (en anglais seulement), nous avons demandé à des femmes du sud de l’Ontario qui consomment de la drogue de décrire les facteurs qui influencent leur accès à des services de consommation supervisée et à des sites de prévention des surdoses.

Les chercheurs de cette étude ont animé des groupes de discussion composés de 30 femmes dans trois sites de prévention des surdoses et de consommation supervisée et un centre d’accueil. Ils ont aussi questionné sept membres du personnel afin de mieux comprendre les facteurs qui influencent l’accès des femmes à ces services. Les questions portaient sur des sujets comme la conception et la disposition du site, ses règlements, les caractéristiques et les approches du personnel, le travail du sexe, la maternité et la grossesse.

Les femmes participant à l’étude ont expliqué comment les services de consommation supervisée favorisaient la prévention de la violence, de la discrimination et de la coercition, mais ont aussi mentionné qu’elles devaient parfois faire face à l’attention et aux avances gênantes des hommes sur les sites où ils reçoivent également des services. En outre, le personnel des services de consommation supervisée a apporté son soutien aux femmes pour qu’elles s’inscrivent sur des listes d’attente pour un hébergement. Il les a également mises en contact avec des ressources qui offrent des soins de santé et bien d’autres services et formes de soutien communautaires, entre autres des services en santé mentale, du soutien par les pairs, des services en matière de santé sexuelle et des services d’aide aux victimes d’agressions sexuelles. Ces femmes ont expliqué que les services de consommation supervisée sont des espaces inclusifs qui remettent la marginalisation en cause et qui atténuent le déséquilibre des pouvoirs entre elles et le personnel.

L’étude a révélé que le personnel a veillé à garantir la sécurité des femmes, notamment celles qui étaient enceintes ou mères, mais aussi que les femmes hésitaient parfois à recourir aux services de consommation supervisée par peur qu’on les signale aux services de protection de la jeunesse. Et même si le personnel admet que bien comprendre les répercussions des traumatismes et de l’oppression subis par les femmes est essentiel, il a souligné le fait que les formations axées sur cette approche n’étaient pas toujours offertes.

Les participantes ont avancé que l’accès à des services de consommation supervisée et à des sites de prévention des surdoses s’améliorerait s’ils étaient offerts à toute heure du jour, voire la nuit, et s’il y avait des services réservés aux femmes, des espaces d’injection plus privés, la possibilité de recevoir des injections assistées ainsi qu’un personnel ayant de l’expérience avec les consommateurs de drogues.
L’ACSM est ravie de présenter cette précieuse étude, qui présente des informations importantes pour l’amélioration de l’accès des femmes à des services de santé et de réduction des méfaits. L’ACSM remercie le Women’s College Hospital pour la subvention qui l’a rendue possible.

Lisez l’étude ici. (en anglais seulement)