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Et si les émotions négatives n’étaient pas si mauvaises?

Des émotions négatives? Des sentiments désagréables? Vous en vivez sans doute parfois. Et la pandémie a certainement contribué à les amplifier. Si vous êtes comme nous, vous avez probablement essayé de les refouler ou de les engourdir. Mais la bonne nouvelle, c’est que les « mauvaises » émotions ne sont en fait pas mauvaises du tout!

En fait, les sentiments désagréables font partie du vaste spectre des émotions humaines. Vivre une gamme variée d’émotions est un signe de bonne santé mentale. Par exemple, le chagrin et la tristesse sont des réponses tout à fait normales à une perte ou un deuil. Et si elle est justifiée, la colère est une réponse saine à un mauvais traitement. La dernière année s’est accompagnée de tout un lot de deuils et de pertes, tant à l’échelle de la société qu’à l’échelle individuelle. Vous regrettez peut-être votre vie d’avant la pandémie. Peutêtre pleurez-vous la perte d’un être cher… Ou vous avez perdu votre emploi ou votre entreprise. Ces expériences créent des sentiments qui ne sont tout simplement pas faciles à vivre.

Mais les vivre fait tout bonnement partie de la vie et, de ce point de vue, il n’existe peut-être pas d’émotion « négative ». En fait, les émotions qu’on associe aux malaises parfois vécus sont en fait plutôt bons pour nous. Voici quelques mythes sur les émotions négatives et les faits qui les démontent!

Mythe : Il faut réprimer – plutôt qu’exprimer – nos émotions négatives.

Fait : Ignorer, fuir ou réprimer ses émotions peut en fait se retourner contre nous.

Quand il est question des comportements émotionnels, la recherche démontre que le fait de reconnaître qu’on est contrarié ou déprimé est plus efficace que de refouler ses sentiments. Des études ont d’ailleurs montré que si vous tentez de réprimer vos rages émotionnelles de nourriture et d’alcool, par exemple, ces dernières ont plutôt tendance à s’amplifieri.

Dans un même ordre d’idées, une colère refoulée peut finir par se manifester de façon malsaine. Étouffée, la colère peut effectivement conduire à la dépression ou à d’autres problèmes de santé.

COLÈRE

Mythe : La colère mène toujours à la violence.

Fait : La colère a très mauvaise réputation. Ce n’est pas surprenant, puisqu’on l’associe souvent à violence et agression. Mais en réalité, il n’est pas nécessaire que la colère et son expression soient empreintes d’agressivité. Il est très important de noter, par contre, qu’une colère défoulée sous la forme d’une agression est destructrice et inacceptable.

Mythe : La colère ne sert aucun but constructif.

Fait : La colère peut en fait être notre alliée, quand on ne la laisse pas se manifester n’importe comment.

Une colère justifiée et appropriée peut être très constructive si elle contribue à clarifier et à résoudre des problèmes ou à corriger des malentendus dans une relation. Quand les gens peuvent exprimer leur colère calmement, ils sont plus aptes à résoudre leurs conflits. Certains chercheurs suggèrent que la colère, exprimée de façon constructive, pourrait favoriser une bonne santé cardiovasculaire.

Lorsque nous sommes menacés ou attaqués, la colère peut nous fournir la force nécessaire pour nous protéger ou pour défendre notre position. Les mouvements sociaux qui sont alimentés par la colère peuvent également être efficaces pour surmonter des injustices.

TRISTESSE

Mythe : La tristesse ne sert à rien.

Fait : Dans de nombreuses cultures, la tristesse est considérée comme une émotion indésirable ou problématique qui ne sert à rien. En fait, la tristesse est très importante. Cette émotion peut en effet déclencher des réflexions et des stratégies de comportement pour faire face à des situations sociales exigeantes. C’est aussi une façon saine de vivre un deuil.

Mythe : Si vous pleurez, c’est que vous n’affrontez pas la réalité.

Fait : Ce tout simplement faux! Pleurer indique la présence de sentiments forts, bien sûr, mais les larmes sont une façon naturelle de passer à travers un chagrin, un deuil ou une tristesse.

PEUR

Mythe : La peur paralyse, nous rendant vulnérables au danger.

Fait : En fait, la peur pousse plutôt les humains hors du danger. Instinctivement. Nous n’avons même pas à y réfléchir. C’est parce que notre espèce a utilisé la peur au fil de son évolution comme un moyen de réagir rapidement à des situations dangereuses. C’est ce à quoi on fait référence quand on parle de réaction d’attaque ou de fuite. La peur nous enjoint de nous échapper, ce qui a été essentiel à notre survie comme espèce! En même temps, la peur nous garde alertes et nous ramène à l’instant présent, ce qui peut nous rendre plus aptes à faire face au danger.

En résumé : accueillez et vivez vos émotions, même si c’est dur ou inconfortable. Ce ne sera peut-être pas toujours joli, mais ça pourrait vous faire du bien.

Bien sûr, si la colère, la tristesse ou la peur vous causent de la détresse et que ces sentiments perdurent, qu’ils sont particulièrement intenses ou qu’ils vous empêchent de fonctionner pleinement, ils peuvent indiquer un problème. Demandez alors l’aide d’un fournisseur de soins de santé. Il est également important de souligner que la colère exprimée de manière inappropriée, sous la forme de menaces ou de violence, ne peut être tolérée en aucun cas.

Références :

https://www.scientificamerican.com/article/negative-emotions-key-well-being/
https://www.takingcharge.csh.umn.edu/impact-fear-and-anxiety
https://www.smithsonianmag.com/science-nature/what-happens-brain-feel-fear-180966992/
https://www.apa.org/monitor/mar03/angrythoughts
https://doi.org/10.1111/1468-5914.00196
https://doi.org/10.1177/0146167207311281