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6 raisons pour adopter la parité en santé

Une personne sur cinq sera confrontée à un problème de santé mentale au cours de sa vie [1], pourtant la santé mentale n’occupe actuellement pas la place qu’elle mérite au sein du système de santé publique. Malgré le constat alarmant de la santé mentale des Canadiens, les services en santé mentale demeurent insuffisants, inadéquats et sous-financés. Ce n’est pas étonnant que chaque année, plus de 1,6 million de Canadiens ont indiqué avoir des besoins non satisfaits en matière de santé mentale [2]. La santé physique et la santé mentale doivent être mises sur un pied d’égalité. 

Voici 6 raisons qui vous aideront à mieux comprendre pourquoi la parité en santé doit être une priorité:

1.La santé mentale est une partie essentielle au bien-être.

Comme le définit si bien la Constitution de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. » La santé mentale est une partie intrinsèque du bien-être, au même titre que la santé physique et sociale. En fait, c’est complémentaire, un ne va pas sans l’autre !

2. Les problèmes de santé mentale sont en croissance. 

Ce n’est pas nous qui le disions, c’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ! Selon l’OMS, d’ici 2020 les problèmes de santé mentale se classeront au deuxième rang des causes d’incapacité au monde. Au Canada à la même date, ils seront au premier rang [3]. Et cela est sans compter l’arrivée des nouveaux arrivants qui font croître la population canadienne, dont une partie de cette dernière est vieillissante et à risque de développer des problèmes de santé mentale dans un système qui ne répond pas à la demande actuelle. 

3. Le système de santé universel du Canada est plutôt un système médical universel.  

Le système de santé actuel inclut uniquement le financement public pour les traitements jugés « médicalement nécessaires » et qui sont le plus souvent offerts dans un hôpital ou une clinique médicale. C’est-à-dire que tous les soins fondamentaux en santé mentale qui sont non intensifs, mais essentiels comme les services de psychothérapie, de counseling, d’intervention en dépendances et de soutien par les pairs, ne sont pas forcément couverts par l’État. En conséquence, de nombreuses personnes ayant des problèmes de santé chroniques et complexes ne bénéficient pas de toute la gamme de services dont elles ont besoin et subissent ce qu’on appelle le « syndrome de la porte tournante [4] », ce qui consiste à de panser la surface d’un problème plus important. C’est pourquoi les soins fondamentaux, incluant les soins non intensifs, qui peuvent soutenir et offrir des soins adéquats à long terme, doivent être intégrés aux services de santé de première ligne et être publiquement financés.

4. L’accès au système de santé actuel est inéquitable et complexe. 

Pour obtenir des soins gratuits, vous devez être en situation de détresse (physique ou psychologique). Autrement, vous devez vous tourner vers votre médecin de famille…si vous en avez un ! Jusqu’à 80 % des Canadiens se tournent vers leur médecin de famille pour obtenir des soins en santé mentale, mais ces services sont limités. Bien qu’ils puissent offrir des références vers des services spécialisés, l’accès vers les psychiatres est « médiocre » et les délais d’attente sont longs. On ne parvient donc pas à offrir les soins au moment où ils sont le plus nécessaires [5], et ce problème est encore plus accru dans les milieux socio-économiques défavorisés.

5. Investir adéquatement en santé mentale permet aux Canadiens d’économiser. 

Pour chaque dollar investi dans la santé mentale, le Canada fait une économie de 2 $ au sein de son système de santé publique [6]. Investir dans la santé mentale ne signifie pas d’ajouter des lits à l’hôpital, mais plutôt d’augmenter le niveau de dépenses de programmes sociaux pour que les personnes les plus vulnérables aient accès aux types de soutien qui amélioreront leur bien-être et leur permettront de contribuer à leur communauté. C’est en investissant adéquatement dans la recherche, les services, les soins et en adoptant une approche de santé publique de promotion-prévention de la santé mentale – comme nous le faisons déjà pour la santé physique – que nous arriverons à améliorer le bien-être et la santé mentale de la population.  

6. La santé mentale, c’est un droit ! 

La santé pour tous est à la base de la Constitution de l’OMS (revoir le point #1), c’est un droit fondamental humain : le « droit à la santé pour tous signifie que chacun devrait avoir accès aux services de santé dont il a besoin, au moment où il en a besoin et là où il en a besoin, sans être confronté à des difficultés financières [7] ». Une bonne santé mentale est un droit, un point c’est tout. 

Pour nous assurer que la société canadienne est en bonne santé, qu’elle reçoit les services et les soins dont elle a réellement besoin, l’Association canadienne pour la santé mentale demande de créer une loi sur la parité en santé mentale, qui est détaillée dans un nouveau document politique intitulé « L’équité en santé mentale : mettre fin à la disparité en santé au Canada ». 

Pour plus d’informations sur l’équité en santé, la loi sur la parité en santé mentale et les mesures proposées par l’ACSM, consultez notre document politique au https://cmha.ca/fr/news/lequite-en-sante-mentale-mettre-fin-a-la-disparite-en-sante-au-canada .


[1] Mental Health in the Balance: Ending the Health Care Disparity in Canada, 2018.

[2] Canadian Community Health Survey (CCHS), 2012.

[3] Comprehensive mental health action plan 2013-2020, WHO, 2013.

[4] Idem.

[5] Idem.

[6] World Health Organization, 2018.