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Que veut dire « se cacher derrière un masque » et pourquoi cela peut-il faire plus de mal que de bien?
5 mai 2025
Vous est-il déjà arrivé de dire « Je vais bien » alors que ce n’était pas le cas? Ou de continuer à travailler malgré l’épuisement (professionnel ou autre) par crainte de paraître faible? Avez-vous déjà dissimulé une partie de votre identité pour vous sentir plus en sécurité ou vous faire accepter des autres? Si c’est le cas, il est probable que vous vous cachiez derrière un masque.
Se cacher derrière un masque consiste à dissimuler ou à réprimer certains aspects de soi, notamment des émotions, des traits de personnalité, des comportements ou des symptômes. Ce mécanisme d’adaptation, utilisé pour se protéger du jugement, de la stigmatisation ou de la discrimination, peut être conscient ou non.
À la suite d’une lésion traumatique, Jess a commencé à se cacher derrière un masque comme mécanisme d’adaptation. Son seul objectif : fonctionner au quotidien en se sentant et en paraissant aussi « normale » que possible.
Je portais un masque en permanence, dans tous les aspects de ma vie…
« Je me souviens que, dans les semaines qui ont suivi l’accident, j’essayais de mener ma vie aussi normalement que possible : retrouver des proches après le travail, me promener dans mon quartier, etc. Mais je ressentais le besoin d’agir comme la personne que j’étais avant que tout cela ne se produise… en gros, je faisais comme si ça n’était jamais arrivé. »
Tout le monde porte un masque par moments – au travail, en ligne et même avec ses proches. Cette pratique peut aider à tenir bon le temps d’une journée. Mais à quel prix pour soi-même? Réprimer ses émotions peut augmenter le stress, réduire l’estime de soi et rendre plus difficile la recherche d’aide au moment où elle est le plus nécessaire.
Cela peut également empêcher les autres de nous voir réellement et de nous soutenir. Lorsque nous portons un masque, nous faisons croire involontairement aux autres que nous allons « bien », même si ce n’est pas le cas. Avec le temps, cela peut conduire à des sentiments d’isolement, de déconnexion et d’épuisement professionnel.
J’agissais constamment comme si tout était normal … c’était un sentiment vraiment étrange et absolument épuisant.
« Juste après mon traumatisme, j’agissais constamment comme si tout était normal alors que mes blessures physiques étaient encore bandées et en voie de guérison. C’était un sentiment vraiment étrange et absolument épuisant. Aujourd’hui, près de six ans après la blessure, certains déclencheurs dans mon environnement me prennent encore par surprise et me rappellent ce que j’ai vécu. Et je ressens alors le besoin d’intérioriser ces sentiments sur le moment pour pouvoir continuer ma journée. Ça ne m’aide généralement pas à me sentir mieux parce que je ne respecte pas mes besoins immédiats. Mais c’est parfois (malheureusement) ce qui me permet de continuer à avancer. »
Porter un masque n’est pas qu’une stratégie d’adaptation individuelle : c’est aussi le reflet d’une société qui stigmatise encore la vulnérabilité. Mais nous pouvons changer cela. Chaque fois qu’une personne partage son histoire, prend des nouvelles de ses proches ou parle honnêtement de ce qu’elle ressent vraiment, elle contribue à créer une culture dans laquelle il est possible d’être soi-même en toute sécurité.
Voici quelques moyens de soutenir une personne qui se cache derrière un masque :
Pratiquer l’écoute active : Parfois, le meilleur soutien est tout simplement votre présence. Évitez de suggérer immédiatement des solutions et offrez plutôt une oreille attentive : « Je comprends. Cela semble vraiment difficile. Veux-tu en parler davantage? »
Prendre des nouvelles régulièrement : Il n’est pas nécessaire d’attendre une crise pour s’informer d’une personne. Un simple « Salut, comment va ton moral ces derniers temps? » peut être très utile.
Respecter les limites : Chaque personne s’ouvre à son propre rythme. Faites preuve de patience. N’insistez pas. Faites savoir à la personne que vous serez là pour l’aider quand elle sera prête à s’ouvrir.
Bien que cela puisse être intimidant, laisser tomber son masque, lorsqu’il est possible de le faire en toute sécurité, peut contribuer à l’établissement de liens profonds, au développement de l’estime de soi et à la diminution de la stigmatisation — tous des facteurs d’une bonne santé mentale.
Lorsqu’on lui demande quel conseil elle donnerait à une personne qui a de la difficulté à laisser tomber son masque ou qui ressent le besoin de porter un masque pour être acceptée, Jess répond :
Trouve les personnes avec qui tu peux être pleinement authentique et garde-les près de toi…
« … Apprécie-les (remercie-les d’être ton refuge) et ne les tiens pas pour acquis. Et surtout, essaye d’être cette personne pour quelqu’un d’autre qui en a aussi besoin. Le fait de soutenir les autres peut être mutuellement bénéfique pour progresser vers l’acceptation. »
En cette Semaine de la santé mentale (du 5 au 11 mai), nous agissons pour une #SantéMentaleSansMasque. Pour en savoir plus ou pour télécharger la trousse à outils, visitez le site semainesantementale.ca.