Le récit de Juanna

26 juillet 2022

En 2014, Juanna s’est, comme elle le dit, écroulée. « Je travaillais, je prenais des vacances. Je menais vraiment une vie normale. » Mais quand elle a perdu son emploi à la suite d’une erreur, elle s’est sentie anéantie.

Contrairement à des millions de personnes au Canada, Juanna avait un médecin de famille, qui l’a orientée en psychiatrie. C’était en juin. Son rendez-vous était prévu pour le mois d’octobre. Au cours de cette période, plus rien n’avait de sens pour Juanna. « Je pleurais constamment. Je n’étais même pas capable de parler. J’avais peur de sortir de chez moi. » Elle est retournée voir son médecin, qui l’a envoyée aux urgences. Là-bas, une psychiatre lui a diagnostiqué une dépression sévère, tout en lui disant qu’elle devait attendre son rendez-vous, en octobre, pour obtenir un suivi.

« Octobre est finalement arrivé, et j’ai pleuré pendant toute la consultation. » Les choses ne s’améliorent pas immédiatement. Il a fallu trois ans avant que Juanna puisse sortir seule.

« J’ai vécu l’attente, l’attente, l’attente. » Sa façon d’en parler est troublante.

« Si j’avais eu l’argent, j’aurais payé au lieu d’attendre pour être traitée. » La population canadienne dépense 950 millions de dollars chaque année en services psychologiques et 30 % de cette somme sort des poches des gens.

« On dit qu’une personne sur cinq a une maladie mentale. Pourquoi ne pas en faire une priorité? Si tu te casses un bras, tu vas à l’urgence, tu passes une radiographie, tu portes un plâtre et tu vas en réadaptation. Voilà! Je pense que la santé mentale devrait être un droit fondamental. »

Juanna a 55 ans et vit à Halifax.

Apprenez-en plus sur la campagne Pour des soins de santé mentale gratuits et maintenant, de l’Association canadienne pour la santé mentale, au www.SanteMentaleMaintenant.ca