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Trouble de stress post-traumatique (TSPT)

Tout le monde passe par des moments de peur, de douleur ou de détresse. Quand cela perturbe le fonctionnement habituel d’une personne, on parle d’expérience traumatique. La manière de réagir à un traumatisme varie : nervosité, problèmes de sommeil, rumination… De plus, le fait qu’une expérience bouleversante se répète ou non influe sur cette réaction. Pour bien des gens, les symptômes de détresse s’atténuent au fil du temps; la reprise des activités quotidiennes est alors possible. Certaines expériences traumatiques peuvent en revanche perturber le fonctionnement et le bien-être à plus long terme. C’est notamment ce qui se passe en cas de trouble de stress post-traumatique (TSPT). 

Qu’est-ce que le trouble de stress post-traumatique?

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est un trouble de santé mentale. Il découle d’une expérience en lien avec un décès ou une menace de mort, une blessure, des sévices ou de la violence sexuelle. Le TSPT touche environ 8 % des gens au Canada[1].

Une expérience est vécue comme étant traumatisante lorsqu’elle provoque de la peur, de l’accablement ou une profonde détresse, ou qu’elle menace l’image de soi et le sentiment de sécurité. La négligence et la maltraitance dans l’enfance, les crimes, les catastrophes naturelles, les actes de racisme, la violence fondée sur le genre ou l’orientation sexuelle, les accidents, la guerre, les conflits, les génocides, le colonialisme, ou d’autres menaces à la vie sont des exemples d’événements traumatiques. Un traumatisme, surtout lorsqu’il survient pendant l’enfance, peut affecter la capacité à établir des relations de confiance[2]. Souffrir d’un traumatisme rend également une personne plus vulnérable et moins résiliente. Pour cette raison, l’exposition à de multiples facteurs de stress peut entraîner une réaction traumatique et aggraver la situation[3]. Il n’est pas nécessaire d’avoir vécu soi-même un événement ou une situation pour subir un traumatisme; le seul fait que d’autres personnes, notamment des êtres chers, y aient été exposées peut causer un traumatisme. Le traumatisme intergénérationnel, par exemple, se produit lorsque les effets du traumatisme vécu par une génération sont transmis aux générations suivantes; souvent, ces effets sont amplifiés par d’autres traumatismes découlant des inégalités sociales actuelles[4]. De nombreuses communautés autochtones vivent avec les traumatismes intergénérationnels engendrés par les politiques coloniales et génocidaires en même temps qu’elles subissent la violence systémique qui en résulte.

Les traumatismes sont vécus dans le corps : les stresseurs peuvent provoquer des changements neurochimiques dans le cerveau et affecter non seulement le comportement, mais aussi le système immunitaire. Un stress continu peut même prédisposer à la maladie. Ainsi, la personne souffrant d’un traumatisme est plus susceptible de présenter des douleurs chroniques, une maladie du cœur, de l’hypertension artérielle, du diabète, une maladie du système immunitaire et un trouble neurodégénératif, ou de faire un accident vasculaire cérébral (AVC)[5]. Parmi les symptômes du TSPT, on observe chez de nombreuses personnes le fait de revivre l’événement traumatique sous forme d’images mentales : ces cauchemars, récurrences (flash-back) et pensées semblent venir de nulle part. Ces personnes tentent souvent d’éviter tout ce qui leur rappelle l’événement; la victime d’un accident d’auto pourrait par exemple éviter de prendre le volant.

Le TSPT peut entraîner une grande nervosité ou donner l’impression d’être continuellement « à cran ». Beaucoup de personnes atteintes sursautent facilement, se sentent irritables, ou ont de la difficulté à se concentrer ou à dormir. Elles ont souvent le sentiment que quelque chose de terrible va se produire, même lorsqu’elles sont en sécurité. Certaines se sentent léthargiques et détachées. Elles peuvent avoir l’impression que le monde est irréel et se sentir détachées de leur corps, de leurs pensées ou de leurs émotions. De plus, le TSPT peut affecter les pensées et l’humeur : certaines personnes présentent des symptômes de dépression ou d’anxiété et peuvent tenter de les soulager avec de l’alcool ou des drogues[6].

Qui sont les gens touchés?

Bien que la plupart des gens vivent un traumatisme à un moment ou un autre de leur vie, toutes les expériences traumatisantes n’entraînent pas un TSPT. On ne comprend pas bien pourquoi les traumatismes provoquent un TSPT chez certaines personnes, mais pas d’autres. Plusieurs facteurs différents sont probablement en cause, notamment la durée du traumatisme, le nombre d’expériences traumatisantes vécues, la réaction face à l’événement et le type de soutien reçu après l’événement.

Les inégalités sociales rendent certaines personnes plus susceptibles de vivre des expériences traumatisantes. Le racisme, la défavorisation socio-économique et la pauvreté, le sexisme et les inégalités fondées sur le genre, la discrimination fondée sur la capacité ou l’incapacité, la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et la stigmatisation ou les mauvais traitements liés à la santé mentale d’une personne augmentent ce risque. Les enfants et les adultes qui dépendent d’autres personnes pour recevoir des soins sont également vulnérables, tout comme les jeunes en situation d’itinérance, vivant dans la pauvreté, s’identifiant comme 2ELGBTQ ou ayant un handicap courent également un risque plus élevé d’être victimisées à répétition[7].

Certains emplois ou activités professionnelles mettent les gens dans des situations dangereuses. La prévalence du TSPT est plus élevée chez le personnel militaire, le personnel policier, pompier et paramédical, ainsi que le personnel médical (les médecins et les infirmières et infirmiers) qu’au sein d’autres professions. Les traumatismes ne sont pas toujours liés à un événement unique s’étant produit dans le passé. Certains traumatismes, particulièrement les traumatismes répétés en contexte de guerre ou de sévices continus, peuvent avoir des répercussions profondes qui vont au-delà des symptômes du TSPT. Ils peuvent entraîner une difficulté à former et à maintenir des relations solides et même favoriser l’apparition d’autres problèmes de santé. On utilise parfois d’autres termes pour décrire cette situation, par exemple « TSPT complexe ».

Que faire face au TSPT?

De nombreuses personnes ressentent une profonde culpabilité ou honte à l’égard du TSPT parce qu’elles se sont souvent fait dire qu’elles n’ont qu’à tourner la page sur leurs expériences difficiles. D’autres peuvent ressentir de l’embarras à l’idée d’en parler. Certaines personnes ont même l’impression que ce qui leur arrive est leur faute. Vivre un traumatisme est pénible. Si votre vie est affectée par un traumatisme, il est important de prendre au sérieux vos sentiments et d’en parler avec un professionnel ou une professionnelle de la santé.

Soutien social

Les expériences de traumatisme étant souvent liées aux conditions de vie et à la discrimination, il est primordial de s’attaquer aux causes fondamentales des inégalités sociales. Il ne s’agit pas d’une responsabilité individuelle, bien sûr, mais plutôt d’une responsabilité collective que les gouvernements et le secteur de la santé et des services sociaux doivent assumer. Vous pouvez toutefois aider vos proches à obtenir du soutien dans leur communauté, comme des mesures de soutien du revenu et d’aide à l’emploi et au logement, des services d’hébergement, des services en cas de crise ou des services adaptés sur le plan culturel et linguistique.

Counseling

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est un type de counseling qui s’est révélé efficace dans le traitement du TSPT. La TCC peut vous permettre de comprendre comment vos pensées, vos émotions et vos comportements se conjuguent et d’apprendre à résoudre vos problèmes et à faire face au stress. Vous pouvez développer et mettre en pratique par vous-même beaucoup des compétences enseignées par la TCC. Vous pouvez aussi apprendre des techniques comme la relaxation et la méditation, pour ramener votre attention dans l’instant présent. La thérapie d’exposition, qui aide à s’ouvrir sur ses expériences et à réduire les comportements d’évitement, pourrait également vous être utile, que vous y ayez recours dans le cadre d’une TCC ou non.

Médication

LLes médicaments, comme les anxiolytiques et les antidépresseurs, peuvent soulager l’anxiété ainsi que des problèmes connexes, comme la dépression et les troubles du sommeil. Adressez-vous à votre médecin pour en savoir plus sur les options de traitement médicamenteux.

Groupes de soutien

Les groupes de soutien peuvent également vous aider. Vous pouvez y partager vos expériences et apprendre des autres, tout en établissant des liens avec des personnes qui comprennent ce que vous vivez. De plus, des groupes de soutien pour les proches de personnes vivant avec le TSPT sont parfois offerts.

Comment aider un être cher?

L’annonce d’un diagnostic de TSPT peut aussi affecter les proches. Ainsi, vous pourriez vous sentir coupable ou en colère face au traumatisme lui-même, en plus de vous heurter à la difficulté d’aider une personne touchée par le TSPT. Vous pourriez avoir l’impression que la personne que vous aimez a changé, craindre que les choses ne soient plus jamais comme avant ou vous demander ce que lui réserve l’avenir. Voici quelques conseils pour mieux vivre la situation:

Avec du soutien, il est possible de se rétablir du TSPT et des séquelles d’un traumatisme. Le rétablissement est bénéfique pour tout l’entourage, surtout pour les jeunes qui apprennent encore à interagir avec le monde. Le rétablissement d’un être cher est une occasion pour tous et toutes d’acquérir des compétences favorables au bien-être

Où trouver de l’aide supplémentaire?

Pour en savoir plus sur les services d’aide et les ressources disponibles dans votre région, communiquez avec un organisme communautaire comme l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM). Trouvez l’ACSM de votre région.

Fondée en 1918, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) est la fédération du secteur de la santé mentale communautaire la plus vaste et la mieux établie au Canada. Présente dans plus de 330 collectivités réparties dans chaque province et au Yukon, l’ACSM œuvre en défense des droits et offre des programmes et des ressources qui contribuent à prévenir les problèmes de santé mentale et les troubles mentaux ainsi qu’à soutenir le rétablissement et la résilience afin de permettre à toute la population canadienne de s’épanouir pleinement. Pour obtenir plus de renseignements, veuillez visiter le acsm.ca 


[1] Statistique Canada, Enquête sur la santé mentale et les événements stressants, 2023. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/240527/dq240527b-fra.htm

[2] Thanos Karatzias, Mark Shevlin, Julian D. Ford, Claire Fyvie, Graeme Grandison, Philip Hyland et Marylene Cloitre, « Childhood trauma, attachment orientation, and complex PTSD (CPTSD) symptoms in a clinical sample: Implications for treatment », Development and Psychopathology, 2022, 34, p.  1192. cambridge.org/childhood-trauma-attachment-orientation-and-complex-ptsd-cptsd-symptoms-in-a-clinical-sample-implications-for-treatment.pdf

[3] Robert Scaer, The Body Bears the Burden: Trauma, Dissociation and Disease, New York, Routledge, 2014.

[4] Amy Bombay, Kim Matheson et Hymie Anisman, « Intergenerational Trauma: Convergence of Multiple Processes among First Nations peoples in  », Journal of Aboriginal Health, 2009. https://jps.library.utoronto.ca/index.php/ijih/article/view/28987

[5] Amy Bombay, Kim Matheson et Hymie Anisman, « Intergenerational Trauma: Convergence of Multiple Processes among First Nations peoples in  », Journal of Aboriginal Health, 2009. https://jps.library.utoronto.ca/index.php/ijih/article/view/28987

[6] Jonathan Hill, « Childhood Trauma and Depression », Current Opinion in Psychiatry, 2003, 16.1, p. 3-6. https://journals.lww.com/co-psychiatry/abstract/2003/01000/childhood_trauma_and_depression

[7] https://www.nctsn.org/what-is-child-trauma/populations-at-risk