Menu
Close

Les jeunes et l’automutilation
29 février 2024
Les gens composent avec les pensées, les sentiments ou les situations difficiles de différentes façons. Certaines personnes le font en se blessant volontairement, et c’est peut-être l’unique façon pour elles de se sentir mieux. Les blessures auto-infligées peuvent faire peur, mais il est important de se demander ce qui se passe réellement derrière celles-ci.
Qu’est-ce que l’automutilation? L’automutilation consiste à se blesser volontairement sans avoir l’intention de se tuer. S’entailler la peau, se brûler, se frapper au point de se blesser et empêcher ses blessures de guérir sont des exemples d’actes d’automutilation courants. L’automutilation n’est pas en soi un trouble de santé mentale, mais elle peut indiquer un besoin de soins et de soutien. Dans certains cas, les blessures auto-infligées peuvent être le signe d’un problème de santé mentale. Les gens se mutilent pour de nombreuses raisons différentes, et déclarent le faire notamment pour :
- composer avec l’anxiété ou la dépression;
- faire face à une perte, à un traumatisme, à la violence ou à d’autres situations difficiles;
- se punir pour leurs pensées, sentiments et expériences;
- transformer leur douleur émotionnelle en douleur physique;
- contrer un sentiment de vide, de torpeur ou de dissociation;
- créer un effet de distraction, d’euphorie;
- avoir une impression de contrôle sur leur corps;
- se sentir mieux, simplement.
Les personnes qui s’infligent des blessures n’essaient pas de mettre fin à leurs jours, mais peuvent avoir des pensées suicidaires. En se mutilant, elles essaient de composer avec des pensées ou des sentiments difficiles ou accablants.
Comment déceler l’automutilation?
Les gens qui se mutilent cachent souvent leur comportement. Ils peuvent ressentir de l’embarras ou de la honte et éviter d’en parler. Voici des exemples de signes permettant de déceler l’automutilation :
- Des blessures fréquentes et inexpliquées (coupures, brûlures);
- Des cicatrices inexpliquées;
- Le port d’un pantalon long et d’un chandail à manches longues en tout temps, même quand il fait chaud;
- Une faible estime de soi;
- De la difficulté à gérer ses émotions;
- Des problèmes relationnels.
Qui sont les personnes à risque?
L’automutilation peut toucher tout le monde, mais elle est plus courante à l’adolescence et au début de l’âge adulte. La marginalisation est aussi un facteur de risque : les études ont démontré que les jeunes 2ELGBTQQ+ ainsi que les femmes et les filles sont plus susceptibles de s’infliger des blessures que leurs pairs.
Les facteurs de stress environnementaux, particulièrement dans l’enfance, augmentent aussi le risque d’automutilation. Les personnes qui éprouvent des symptômes du trouble de stress post-traumatique ou qui ont subi un traumatisme lié à la maltraitance durant l’enfance sont particulièrement à risque.
Que faire si je me mutile?
Si vous vous mutilez, il est important de vous ouvrir à une personne de confiance. Il pourrait s’agir d’une connaissance, d’un membre de votre famille, d’une enseignante, d’un conseiller scolaire ou de quiconque avec qui vous êtes à l’aise de parler. Cette personne peut vous aider à franchir les prochaines étapes, comme consulter un professionnel ou une professionnelle de la santé (médecin ou autre). En cas d’automutilation, il importe de soigner vos blessures. Si une blessure vous inquiète, parlez à votre médecin, rendez-vous aux urgences de votre localité ou composez le 911. On devrait vous traiter avec respect, peu importe l’origine de votre blessure. L’automutilation n’est pas un trouble de santé mentale, mais elle peut indiquer un problème de santé mentale dans certains cas. Il est important de dire à votre médecin que vous vous mutilez ou de lui parler de tout autre problème. Si l’automutilation est liée à un trouble de santé mentale, traiter ce trouble peut vous aider à prévenir les actes d’automutilation.
Le counseling et le soutien
Même si l’automutilation n’est pas liée à un trouble de santé mentale, il vaut mieux consulter un professionnel ou une professionnelle de la santé, ou encore un conseiller ou une conseillère scolaire. Votre médecin peut vous aider à trouver du soutien. Vous pouvez aussi trouver un conseiller autorisé ou une conseillère autorisée en visitant le site Web de l’Association canadienne de counseling et de psychothérapie. Le counseling, notamment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie comportementale dialectique (TCD), peut vous aider à modifier les situations, les pensées ou les sentiments sous-jacents à l’automutilation, vous enseigner des compétences pour mieux composer avec les pensées et les sentiments difficiles et vous aider à trouver des solutions de rechange à l’automutilation. La TCC vous permet de comprendre la relation entre vos pensées, vos sentiments et vos actions. Ce type de counseling vous enseigne également des compétences comme la résolution de problèmes et la gestion du stress. Quant à la TCD, elle vous permet de développer votre capacité à penser avec ouverture et flexibilité. Ce deuxième type de counseling transmet des compétences comme l’acceptation, la résolution de problèmes et la façon de composer avec les pensées, les sentiments et les situations difficiles ou inconfortables.
Il peut être très utile de fréquenter un groupe de soutien pour partager vos expériences et apprendre des autres, tout en établissant des liens avec des personnes qui comprennent ce que vous vivez. Certaines écoles, certains organismes communautaires et certains prestataires de services de santé mentale offrent ce service. Si vous n’avez accès à aucun groupe de soutien près de chez vous, vous pouvez vous tourner vers un groupe de soutien en ligne.
Des stratégies d’auto-assistance qui favorisent le bien-être peuvent aussi vous aider. En voici des exemples : parler avec ses proches ou un groupe de soutien, bien manger, faire de l’exercice, dormir suffisamment et consacrer du temps à des activités que vous aimez. Le counseling enseigne plusieurs de ces stratégies, mais vous pouvez aussi les mettre en pratique par vous-même.
Comment aider une personne proche?
Si vous vous inquiétez pour un ou une proche, il n’y a pas de mal à lui poser des questions : parler d’automutilation n’incite pas une personne à commencer à s’infliger des blessures. Il peut être difficile de recevoir les confidences qui vous sont livrées. L’automutilation peut n’avoir aucun sens pour vous et vous pouvez ne pas comprendre pourquoi des personnes en viennent à se mutiler. Les sentiments de votre proche sont toutefois bien réels et il est important d’essayer de les comprendre. Voici quelques conseils pour lui venir en aide :
- Au lieu de vous concentrer sur les comportements d’automutilation de votre proche, il peut être plus utile de vous préoccuper de son bien-être.
- N’exigez pas la cessation immédiate de l’automutilation. Il faut du temps pour acquérir de nouvelles stratégies d’adaptation. Aidez plutôt votre proche à adopter de nouveaux comportements et soulignez ses efforts pour aller mieux.
- Évitez la culpabilité, la honte ou le jugement, qui minent la confiance et la transparence dans les relations.
- Demandez de l’aide ou du soutien pour vous-même, si vous en avez besoin.
- Tournez-vous vers une ligne d’écoute ou un site Web spécialisés dans l’aide aux jeunes, comme Jeunesse, J’écoute (composez le 1-800-668-6868 ou textez PARLER au 686868).
Où trouver de l’aide supplémentaire?
Pour en savoir plus sur les services d’aide et les ressources disponibles dans votre région, communiquez avec un organisme communautaire comme l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM). Trouvez l’ACSM de votre région ici.
Fondée en 1918, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) est la fédération du secteur de la santé mentale communautaire la plus vaste et la mieux établie au Canada. Présente dans plus de 330 collectivités réparties dans chaque province et au Yukon, l’ACSM œuvre en défense des droits et offre des programmes et des ressources qui contribuent à prévenir les problèmes et les troubles de santé mentale ainsi qu’à soutenir le rétablissement et la résilience afin de permettre à toute la population de s’épanouir pleinement. Pour plus d’information, veuillez consulter le www.acsm.ca.