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Le suicide peut être évité. Voici ce qu’on peut faire.
6 septembre 2023
Par l’Association canadienne pour la santé mentale et le Centre de prévention du suicide
Le 10 septembre marque la Journée mondiale de prévention du suicide. Notre société est toujours confrontée à une crise de suicides, et nous y prêtons attention plus que jamais. Ce n’est pas pour rien.
- Chaque année, au Canada, environ 4 500 personnes meurent par suicide [i].
- Chaque année, dans le monde, plus de 700 000 personnes meurent par suicide [ii].
- En fait, en 2019, plus d’un décès sur 100 (1,3 %) était dû à un suicide [iii].
Les données sont dures, mais le suicide peut être évité. Les personnes qui songent au suicide et qui font une tentative de suicide ne veulent pas mourir; elles cherchent un moyen de se libérer de leur détresse psychologique et du sentiment profond d’être un fardeau.
Il y a cependant beaucoup de choses que nous pouvons faire, en tant que société et en tant qu’individus, pour mettre fin à la crise de suicides.
Ce qu’on peut faire en tant que société
Le gouvernement du Canada a pris une mesure décisive en annonçant une ligne nationale d’urgence pour la prévention du suicide et en cas de crise de santé mentale. Devant être lancé à la fin du mois de novembre, le numéro à trois chiffres permettra d’avoir plus facilement accès à de l’aide d’urgence, et nous saluons cette avancée!
Nous savons que de créer une ligne d’urgence centralisée était la première étape. Mais les gens doivent également pouvoir obtenir des soins dans leurs communautés après avoir fait un appel. Ils ont notamment besoin d’équipes mobiles d’intervention en situation de crise, de lits de stabilisation, de maisons de répit, de soutien par les pairs, d’aide au logement, de nourriture, de mesures de soutien du revenu et de counseling, entre autres programmes et services communautaires.
« Soins suivant l’appel »
L’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) exhorte le gouvernement fédéral à créer un fonds pour les « soins suivant l’appel » afin de prévenir les crises et d’offrir des services d’intervention dans les communautés. Lorsque les services communautaires sont suffisamment financés, les personnes concernées peuvent obtenir les soins dont elles ont besoin, au moment où elles en ont besoin, sans surcharger les urgences.
Ce qu’on peut faire en tant qu’individu
Soutenir les « soins suivant l’appel »
Cet automne, nous lancerons une campagne relative au fonds pour les « soins suivant l’appel ». Montrez votre soutien et ajoutez votre signature ici.
Si vous vous inquiétez pour une personne, sachez que vous pouvez l’aider. Voici certains gestes que vous pouvez poser.
1. Prêtez attention.
Tout changement notable dans le comportement d’une personne est un signe qu’elle ne va peut-être pas bien. Par exemple :
- Ne plus texter ou appeler aussi souvent;
- Boire ou fumer plus que d’habitude;
- Montrer des signes de fatigue ou paraître distant ou distante;
- Parler d’à quel point la vie est pénible;
- Montrer une plus grande irritabilité ou colère.
2. Parlez-en. Ouvrez la conversation.
Le fait d’avoir une conversation bienveillante avec la personne lui donne l’occasion de parler et minimise les risques d’une tentative de suicide[vi]. Créez un environnement sécurisant, ouvert et sans jugement pour discuter avec la personne dont vous vous souciez. Par exemple :
- Au téléphone;
- En voiture;
- Autour d’un repas ou d’un verre, à un endroit que la personne aime;
- Au travail, en collaborant à un projet.
Mentionnez ce que vous avez remarqué; parlez de manière précise : « Je n’ai pas eu beaucoup de tes nouvelles dernièrement. Est-ce que tout va bien? »
3. Alimentez la discussion.
- Posez des questions et écoutez ce que la personne dit.
- Résistez à l’envie de lui proposer des solutions.
- Montrez-lui votre soutien. Reconnaissez que ses sentiments sont valides et dites-lui que vous êtes là pour la soutenir : « Ça n’a vraiment pas l’air facile. Mais merci de m’en parler. Peux-tu m’en dire plus? Je suis là pour toi. »
4. Restez dans votre rôle.
- Peu importe qui vous êtes pour cette personne − un ami, une sœur, un collègue, une parfaite inconnue, ainsi de suite −, rappelez-vous que vous n’êtes pas son ou sa psychologue.
- À qui d’autre en a-t-elle parlé? Encouragez-la à en parler à d’autres personnes.
5. Si la personne vous inquiète toujours, demandez-lui directement : « Penses-tu au suicide? »
- Si elle répond « oui », ne paniquez pas.
- Dites-lui que vous êtes là pour elle et mettez-la en contact avec des services de santé mentale facilement accessibles.
- Appelez ensemble la ligne d’écoute téléphonique; appelez Parlons suicide Canada au 1‑833-456-4566. Au Québec, appelez au 1-866-277-3553 ou visitez le www.suicide.ca pour obtenir du soutien par texto et clavardage.
- Si la personne a un plan de passage à l’acte immédiat, appelez le 911 et ne la laissez pas seule.
N’oubliez pas que vous pouvez aider une personne en détresse. Le suicide peut être évité.
Si vous avez vous-même des pensées suicidaires, sachez qu’il y a de l’aide pour faire renaître l’espoir.
- Communiquez avec Parlons suicide en composant le 1-833-456-4566 en tout temps ou en textant le 45645 entre 16 h et minuit, HE.
- Au Québec, appelez au 1-866-277-3553 ou visitez le www.suicide.ca pour obtenir du soutien par texto et clavardage.
Le numéro à trois chiffres sera lancé le 30 novembre 2023.
[i] Agence de la santé publique du Canada, Données sur le suicide au Canada, 2023, https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/documents/services/publications/healthy-living/suicide-canada-key-statistics-infographic/FRA.pdf
[ii] Organisation mondiale de la Santé, Live Life : un guide pour la mise en œuvre de la prévention du suicide dans les pays, 2021a,https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/343053/9789240029620-fre.pdf
[iii] Organisation mondiale de la Santé, Suicide worldwide in 2019: Global Health Estimates, 2021b, https://www.who.int/publications/i/item/9789240026643
[vi] R. Eynan, Y. Bergmans, J. Antony, J. R. Cutcliffe, H. G. Harder, M. Ambreen, K. Balderson et P. S. Links, « The effects of suicide ideation assessments on urges to self-harm and suicide », Crisis, vol. 35, no 2, 2014, p. 123-131, https://doi.org/10.1027/0227-5910/a000233
S. K. Reynolds, N. Lindenboim, K. A. Comtois, A. Murray et M. Linehan, « Risky Assessments: Participant Suicidality and Distress Associated with Research Assessments in a Treatment Study of Suicidal Behavior », Suicide and Life-Threatening Behavior, vol. 36, 2006, p. 19-34, https://doi.org/10.1521/suli.2006.36.1.19
E. A. Deisenhammer, C. Ing, R. Strauss, G. Kemmler, H. Hinterhuber et E. M. Weiss, « The duration of the suicidal process: how much time is left for intervention between consideration and accomplishment of a suicide attempt? », Journal of Clinical Psychiatry, vol. 70, no 1, 2009, p. 19-24, https://doi.org/10.4088/JCP.07M03904