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21 mars 2023
Voici Ailie : avocate, mère et amie. Lorsqu’elle ne travaille pas sur une cause à défendre, Ailie fait de l’artisanat, part en randonnée avec son chien ou fait du vélo. Ce qui n’est pas forcément apparent chez elle, c’est qu’elle vit avec un trouble bipolaire.
Le trouble bipolaire est un trouble mental grave qui touche près de 60 millions de personnes dans le monde. Les personnes qui en sont atteintes traversent des épisodes de dépression ainsi que des épisodes de manie. Les épisodes de dépression qui surviennent dans le cadre d’un trouble bipolaire sont semblables aux autres types de dépression, tandis que les épisodes de manie ou d’hypomanie se manifestent par une période d’euphorie inhabituelle. Les personnes affectées peuvent avoir l’impression que leurs pensées défilent à toute vitesse et se sentir hyperactives. Elles décrivent un sentiment de confiance irréaliste, de bonheur, ou même de toute-puissance. Il est aussi possible qu’elles adoptent des comportements impulsifs et démontrent une prise de risques accrue.
Même si la stigmatisation est omniprésente pour tous les troubles mentaux, elle l’est particulièrement pour le trouble bipolaire. Ailie est un peu trop habituée aux perceptions négatives.
« Je pense qu’on entend parler de personnalités publiques qui ont annoncé leur diagnostic et qui font des folies, alors les gens pensent que c’est le cas de toutes les personnes qui vivent avec un trouble bipolaire. Cependant, ce n’est pas tout le monde qui agit comme ça. Parfois [ça nous arrive], mais pas quotidiennement. Nous vivons une vie normale; nous allons au travail, à l’école. Nous faisons des choses normales. »
La stigmatisation la plus destructrice est sans doute liée à l’inexactitude des images véhiculées dans les médias et à la façon dont les troubles mentaux sont décrits dans les reportages. La plupart du temps, l’accent est mis sur des histoires et des stéréotypes négatifs plutôt que sur les manières d’améliorer les soins de santé mentale, comme l’augmentation des services communautaires et de soutien par les pairs.
« Ce que je vois dans les médias, ce sont seulement des histoires négatives comme, tu sais : “Cette personne est passée inaperçue et n’a pas reçu de soins.” C’est une réalité, mais on parle peu de ce qu’on peut faire pour améliorer les choses. Et pas juste au niveau du système de santé, mais aussi en matière d’utilisation des ressources existantes, parce qu’elles sont tellement limitées. »
Heureusement, Ailie a pu accéder aux soins dont elle avait besoin grâce à sa médecin de famille et à sa psychiatre. Par contre, ce n’est pas toujours le cas. Des millions de gens au pays n’ont pas de médecin de famille vers qui se tourner pour obtenir de l’aide ou des soins en matière de santé mentale. En effet, seule une personne sur trois recevra les soins de santé mentale dont elle a besoin, soit parce que ces soins ne sont pas offerts, soit parce qu’ils ne sont pas couverts par l’assurance maladie publique.
C’est par ailleurs dans sa communauté qu’Ailie a reçu le soutien le plus complet :
« J’ai eu la chance de rencontrer une infirmière psychiatrique communautaire. Elle a probablement été plus utile que ma psychiatre ou ma médecin de famille. En fait, elle l’a été. J’ai obtenu beaucoup de soutien de leur part, mais une bonne partie du soutien que j’ai reçu est venu de mes pairs. Les médecins peuvent prescrire des médicaments et bien d’autres choses, mais ce n’est qu’une petite partie du travail. Avec le recul, ce sont mes pairs qui m’ont le plus aidée. Je ne serais pas là où j’en suis sans leur appui. »
On demande souvent à Ailie si sa vie aurait été plus belle sans ton trouble bipolaire. Sa réponse :
« Absolument pas! J’ai tellement appris. C’est vrai! Je pense que cette expérience faisait partie de mon plan de vie. Tout le monde rencontre des difficultés, et il se trouve que c’était l’une des miennes. Pour être honnête, j’ai vécu beaucoup de pertes, des pertes importantes même, mais le trouble bipolaire m’a aussi apporté beaucoup. »
Le 30 mars est la Journée mondiale des troubles bipolaires. Chaque personne peut contribuer à entamer des discussions sur le trouble bipolaire afin de réduire la stigmatisation. Parce qu’Ailie et les millions d’autres personnes qui vivent avec ce trouble ne se résument pas à leur diagnostic.
Ailie est membre du Conseil national des personnes ayant une expérience vécue (CNPEV). L’ACSM National est résolue à laisser la voix des personnes ayant une expérience vécue guider son travail. Pour en savoir plus, consultez : Conseil national des personnes ayant une expérience vécue | ACSM National.
Pour en savoir plus sur la campagne « Agir pour la santé mentale » de l’Association canadienne pour la santé mentale et pour inciter le gouvernement à faire des soins de santé mentale, des soins universels, visitez le www.agirpourlasantementale.ca.