À l’approche de la Semaine de la santé mentale, les créateurs de Nanalan’ s’entretiennent sur leur mission d’apaiser le monde : « La gentillesse et la compassion forment la base de l’émission. »
29 avril 2024
Semaine de la santé mentale de l’ACSM
29 avril 2024
La série canadienne Nanalan’ a été diffusée au petit écran pour la dernière fois au début des années 2000, mais depuis quelques mois, elle connaît un regain de popularité sur les médias sociaux. L’émission raconte les aventures d’une jeune marionnette prénommée Mona, qui apprend et joue dans la cour de Nana, sa grand-mère. Bien qu’initialement destinée aux enfants, la série a su conquérir le cœur de millions d’adultes, qui trouvent réconfort et douce nostalgie dans sa simplicité et son caractère fantaisiste.
En explorant les thèmes de la gentillesse, de la compassion et de la pleine conscience, Nanalan’ sert de refuge dans le monde complexe et difficile d’aujourd’hui et incarne à bien des égards les valeurs fondamentales de l’ACSM. C’est pourquoi, à l’occasion de la 73e Semaine annuelle de la santé mentale, nous formons un partenariat avec Nanalan’, pour mettre en lumière le pouvoir de la compassion et souligner le caractère rassembleur de la gentillesse.
En guise de célébration, nous avons eu une conversation avec les créateurs de Nanalan’, Jamie Shannon et Jason Hopley, qui nous ont tout dit sur l’émission, et nous ont parlé de leur mission et de ce que notre partenariat représente pour eux.
Jamie : C’est un peu vague dans mes souvenirs, et dans ceux de Jason aussi, mais nous travaillions sur plusieurs projets d’émissions et il me semble qu’à un certain moment, une personne de notre réseau cherchait une émission pour enfants d’âge préscolaire. Notre art et nos discussions sur les mamies se sont en quelque sorte combinés pour aboutir à la création de Nanalan’. Le titre de l’émission renvoie à la cour d’une mamie [« Nana », en anglais], c’est-à-dire son territoire [« land », en anglais] : c’est comme ça qu’on appelait la cour de ma grand-mère. La grand-mère de Jason vivait dans une maison d’un style éclectique et abritant toutes sortes de bidules; nous en avons reproduit l’intérieur pour créer le monde de Nana. Quant à Mona, son personnage provient d’esquisses que nous avons tous deux réalisées, alors que nous cherchions à atteindre une réelle simplicité et à illustrer, d’une certaine façon, la curiosité et l’innocence. Nous avons par la suite eu l’occasion de lui donner vie, en tant que protagoniste de Nanalan’.
Jamie : À mon avis, ce qui interpelle autant le public, c’est la simplicité, la candeur de l’émission. Une des caractéristiques de l’émission est qu’aucune image n’est créée par ordinateur; même les mots et les lettres sont manipulés avec des bâtons. C’était une prise de position de notre part qui, selon moi, est particulièrement importante, dans un monde dominé par l’intelligence artificielle. L’enregistrement n’est pas truffé de coupures… Tout est dans l’exécution des rôles, et je pense que les gens sont attendris parce que ça va à contre-courant des tendances actuelles.
Jason : De nos jours, les gens ont grand besoin de joie et de réconfort, et c’est ce qu’ils trouvent dans cette série. Les gens sont constamment assaillis de nouvelles préoccupantes et sont à la recherche d’apaisement et de bienveillance. Nanalan’ en apporte à profusion. Mona a une vision joyeuse du monde et Nana lui offre un environnement sécuritaire, soutenant et aimant.
Jamie : C’est plutôt génial. Je fais ma part pour aider les autres. Des gens qui ont l’air complètement épuisés sont nombreux à nous demander des mots d’encouragement. Ça m’aura pris 53 années à gagner en expérience et en sagesse pour en arriver à enfanter cette petite marionnette verte. Le résultat est intéressant.
Jason : Ça procure un sentiment absolument extraordinaire. Les caméos me rendent particulièrement heureux parce qu’il s’agit de s’adresser personnellement à des gens qui ont besoin d’un peu de gentillesse ou de se faire rappeler qu’ils sont formidables. C’est ce lien direct avec la personne, qui trouve du réconfort dans nos personnages… c’est essayer de l’aider à sentir qu’elle n’est pas seule et qu’elle est digne d’être heureuse. C’est le fait que ces personnages interpellent réellement les gens… que l’émission leur procure du réconfort lors de journées difficiles. C’est tout un honneur.
Jason : Tant a changé au sujet de la santé mentale. Il y a 20 ans, aller en thérapie était perçu comme un signe de faiblesse, de « défectuosité ». C’était recouvert d’une espèce de voile de la honte. La population qui utilise le plus TikTok est majoritairement jeune, et c’est elle qui, remarquablement, a associé notre compte à la tendance « guérir son enfant intérieur ». Cela témoigne d’une ouverture à parler de santé mentale et à élargir la conversation.
Jamie : La gentillesse et la compassion forment la base de l’émission. C’est le thème de plusieurs épisodes, comme celui de la petite grenouille et celui de l’oiseau. Ça me va que ce thème nous soit en quelque sorte accolé, car il est effectivement central dans notre travail.
Jason : J’étais très enthousiaste à cette idée. La santé mentale, ça me tient vraiment à cœur. Plusieurs membres de ma famille ont vécu une dépression importante, donc c’est un sujet qui a profondément marqué ma vision du monde. Aussi, je suis suivi en thérapie depuis plus de 20 ans par une personne carrément héroïque à mes yeux.
Jamie : J’essaie de ne pas trop en parler, mais oui, notre objectif est d’apaiser l’humanité. Nous nous sommes donné pour mission de sauver le monde en animant Nanalan’ et beaucoup de personnes se joignent au mouvement. L’émission n’est pas particulièrement structurée, mais elle est fondée sur l’amour, le réconfort et la paix. Au départ, notre objectif était qu’elle représente, tout simplement, les idéaux qui nous habitaient à l’époque, comme la pleine conscience, la méditation, l’art d’exprimer ses émotions, bref, ce genre de choses. En fin de compte, les gens ont été réceptifs à ces merveilleux enseignements.
Jason : Le fait de cerner quels moments, situations ou traumatismes de notre enfance sont à l’origine des nœuds qui continuent d’orienter nos comportements est, selon moi, le point de départ d’un cheminement vers la santé mentale. En tant qu’adultes, nous avons accès à plus d’outils, de stratégies d’adaptation et de soutien pour protéger l’enfant en nous qui, autrefois, n’avait pas les moyens d’assurer sa sécurité. À mon avis, délier les nœuds qui proviennent de l’enfance est la méthode la plus fiable pour trouver notre bonheur en tant qu’adultes.
Jamie : Je ne dirais peut-être pas que Mona approche les situations sous l’angle de la santé mentale, mais, chose certaine, elle tire des bienfaits durables du temps qu’elle passe à gambader dans la cour, à attraper des grenouilles, à courir après les papillons, à donner un câlin à Russell et à se mettre un peu de terre dans la bouche.
Jason : Pour protéger et maintenir sa santé mentale, Nana se rappelle souvent qu’elle peut trouver de la joie dans des choses toutes simples. Et sa petite-fille Mona en est un bon exemple. Jouer avec elle lui procure beaucoup de joie… tout comme le fait de lui témoigner de la compassion et de voir le monde à travers ses yeux. Nana a aussi l’habitude de se garder occupée. Elle se sent productive quand elle tricote ou prépare quelque chose à manger. Elle fait de l’exercice aussi… Nana adore ses cassettes d’aérobie sur une musique entraînante!
Cette année, la Semaine de la Santé mentale est axée sur le pouvoir d’apaisement de la compassion. La vie est difficile pour tout le monde, d’où l’importance de rappeler que la gentillesse fait partie de la nature humaine. Joignez-vous à nous du 6 au 12 mai 2024 pour découvrir comment la compassion nous relie. Pour en savoir plus, visitez le site semainesantementale.ca.