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Prévention des surdoses

Qu’est-ce qu’une surdose ?

Une surdose se produit lorsque l’on prend une quantité ou une combinaison de drogues qui dépasse ce que son corps peut tolérer. De nombreux types de drogues peuvent entraîner des surdoses, notamment les drogues consommées à des fins récréatives, les médicaments en vente libre ou d’ordonnance. Ce qui conclut tous les types, allant de l’alcool aux opioïdes, en passant par le Tylenol. Certaines drogues, telles que les opioïdes, sont des dépresseurs du système nerveux central, c’est-à-dire qu’elles ralentissent les fonctions normales, comme la respiration et le rythme cardiaque, au point qu’elles cessent complètement. D’autres drogues, telles que les amphétamines, la cocaïne et la MDMA (ecstasy), ont un effet opposé : elles accélèrent le système nerveux central et peuvent augmenter le risque de crise cardiaque, d’AVC ou de convulsions.

Les surdoses peuvent entraîner de graves conséquences, notamment des lésions cérébrales permanentes ou même la mort.

Qui en est affecté ?

Au Canada, la façon dont les décès par surdose sont signalés diffère d’une province et d’un territoire à l’autre, ce qui rend plus difficile à déterminer le nombre de Canadiens qui sont hospitalisés ou qui meurent d’une surdose.

Malgré les lacunes dans les données, nous savons que nous sommes actuellement confrontés à une crise de surdoses d’opioïdes. En 2017, environ 17 Canadiens par jour étaient hospitalisés en raison d’empoisonnement aux opioïdes et 3 987 Canadiens sont décédés d’une surdose d’opioïdes, mais ces chiffres ne sont probablement qu’une sous-estimation.[i] En 2016, 2 978 personnes sont décédées d’une surdose d’opioïdes au Canada. La forte augmentation du nombre de décès est liée au fentanyl et à d’autres opioïdes synthétiques semblables au fentanyl (p. ex. carfentanyl), qui se retrouvent dans un nombre croissant de drogues psychotropes illicites, et ce, sans que la personne qui en consomme en soit informée. Même de petites quantités de fentanyl sont mortelles : deux grains de fentanyl (l’équivalent de deux grains de sel) sont suffisants pour causer un décès par surdose.

Les surdoses de drogues touchent tous les segments de la population canadienne; toute personne qui prend un médicament d’ordonnance ou qui consomme une substance psychotrope à des fins récréatives est à risque. Toutefois, certains groupes présentent un risque accru :

Quels sont les signes d’alerte ?

Les signes d’alerte de surdose dépendent du type de drogue consommé.

Pour les opioïdes et les autres dépresseurs du système nerveux central, voici certains des signes :

Pour les amphétamines et les autres stimulants du système nerveux central, voici certains des signes :

Si vous soupçonnez qu’une personne fait une surdose d’opioïdes :

Si vous soupçonnez qu’une personne fait une surdose causée par de la cocaïne, des amphétamines, MDMA (ecstasy) ou un autre stimulant[viii] :

Vous pouvez aider à prévenir les surdoses à votre école ou dans votre milieu de travail. L’ACSM Ontario a préparé une trousse d’outils de prévention des surdoses d’opioïdes, accessible ici : http://ontario.cmha.ca/wp-content/uploads/2018/02/CMHA-Ontario-Reducing-Harms-French-1.pdf.

Comment puis-je réduire le risque de surdose ?

Si vous consommez des drogues, qu’il s’agisse de médicaments d’ordonnance ou non, ou si vous connaissez une personne qui en consomme, ayez toujours à votre disposition une trousse de naloxone. La naloxone est un médicament qui peut renverser les effets d’un empoisonnement aux opioïdes. On peut se procurer ces trousses, souvent gratuitement, dans les pharmacies ou auprès de travailleurs de la santé et d’organismes communautaires.

Les centres de prévention des surdoses (CPS) et les sites d’injection supervisée (SIS) sont les moyens les plus efficaces pour réduire le risque de surdose. Ces lieux, dont le personnel est composé de professionnels de la santé et de pairs formés, sont efficaces parce qu’ils peuvent offrir des services de contrôle des drogues (bandelettes d’analyse pour vérifier la composition des drogues) et peuvent intervenir rapidement au moyen de naloxone. De décembre 2016 à mars 2017, les 20 centres de prévention des surdoses de la Colombie-Britannique ont reçu 66 604 visites; et l’on y a renversé les effets de 481 surdoses, ce qui a permis d’éviter 481 décès possibles.[ix] Les CPS et les SIS, qui offrent du matériel d’injection et de consommation stérile, de l’information et des ressources, favorisent aussi l’accès aux services de soins de santé et réduisent le taux de contamination au VIH.[x] Malgré la réticence de certaines communautés à accueillir ces services dans leur quartier, ces derniers n’augmentent pas le taux de criminalité. En fait, ils réduisent les pratiques de consommation risquées, diminuent les injections en public et le nombre de seringues à la traîne tout en ayant un effet positif sur la santé et la qualité de vie des consommateurs de drogues.[xi]

Nous recommandons également de ne pas être seul lorsque l’on consomme des drogues. Le risque d’empoisonnement mortel est plus élevé chez les personnes qui consomment des substances illégales lorsqu’elles sont seules à la maison, en l’absence d’un réseau de soutien ou d’un pair qui pourrait intervenir à l’aide de naloxone et composer le 9-1-1. Visitez un CPS ou un SIS peut sauver des vies.

Comment puis-je aider un proche ?

Si vous soupçonnez qu’une personne de votre entourage a un problème de consommation de drogues ou court le risque de faire une surdose, parlez-en avec elle. Écoutez avec un esprit d’ouverture et sans jugement. Il peut être difficile de voir qu’un proche est aux prises avec des problèmes de drogues et terrifiant de penser que cette personne puisse faire une surdose. Vous pouvez craindre pour sa sécurité ou même pour la vôtre.

Si votre proche consomme activement des drogues ou court le risque d’une surdose, encouragez-le à suivre des pratiques de réduction des méfaits et à utiliser des services de réduction des méfaits. Pour réduire les méfaits, il peut être nécessaire de se rendre dans des centres de prévention des surdoses, lesquels sont supervisés par du personnel et des pairs qui ont reçu une formation sur les pratiques sûres de consommation de drogues et sur la façon d’intervenir en cas de surdose.

S’il utilise de fortes doses de médicaments d’ordonnance pour gérer la douleur, encouragez-le à consulter son médecin ou un professionnel de la santé pour se renseigner sur les thérapies non conventionnelles. Dans certaines conditions, la prise de médicaments d’ordonnance peut être complètement arrêtée ou les doses peuvent être réduites, et la douleur peut être gérée au moyen de massages, de physiothérapie, d’exercice physique, de soutien psychologique et d’autres thérapies.

Bien que les gens consomment des drogues pour différentes raisons, l’usage problématique de substances peut être un signe de problèmes de santé mentale sous-jacents et de dépendance. Certaines personnes consomment des drogues pour faire face à une maladie mentale non traitée, à des traumatismes vécus pendant l’enfance, à des difficultés familiales, à la douleur et à d’autres facteurs de stress. S’il est ouvert à l’idée de recevoir un traitement, parlez-en avec lui ou encouragez-le à parler à son médecin ou à un autre professionnel de la santé au sujet de ses options de traitement. Rappelez-vous que l’on peut rarement forcer les autres à changer et qu’il ne sera pas nécessairement utile ou salutaire d’imposer un traitement à une personne qui n’est pas prête.

Les options de traitement pour la gestion de la consommation problématique de drogues sont notamment le soutien psychologique, la thérapie de groupe, les groupes de rétablissement (comme les programmes en 12 étapes), le traitement en établissement (désintoxication), les médicaments ou la gestion du sevrage, etc. Communiquez avec votre filiale locale de l’Association canadienne pour la santé mentale pour obtenir de plus amples renseignements sur les options de traitement offertes et encouragez votre proche à choisir l’option qui lui convient. Rappelez-vous que chacun a des besoins différents, et que parfois, l’on doit essayer divers traitements avant de trouver le traitement idéal.

De nombreuses personnes se rétablissent mieux lorsqu’elles peuvent compter sur le soutien et les encouragements de leurs amis, de leur famille et de leurs pairs. L’écoute, la promotion d’une bonne communication et de saines habitudes de vie, la patience et l’espoir d’un rétablissement, entre autres, peuvent contribuer au soutien d’un être cher.

Avez-vous besoin d’une aide supplémentaire ?

Communiquez avec votre ACSM locale pour obtenir des renseignements sur les ressources offertes dans votre région. Pour obtenir de plus amples informations sur la crise des opioïdes au Canada, veuillez visiter cette page pour lire notre récent document de politique, Soutenir et non punir : désamorcer la crise des opioïdes au Canada.

Fondée en 1918, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) est l’organisme communautaire du secteur de la santé mentale le plus vaste et le mieux établi au Canada. Présente dans plus de 330 collectivités, l’ACSM œuvre en défense des droits et offre des ressources qui contribuent à prévenir les problèmes et les troubles de santé mentale, à soutenir le rétablissement et la résilience, afin de permettre à toutes les Canadiennes et tous les Canadiens de s’épanouir pleinement.


[i] Gouvernement du Canada, Rapport national : Décès apparemment liés à la consommation d’opioïdes au Canada, juin 2018, https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/rapport-national-deces-apparemment-lies-consommation-opioides-publie-juin-2018.html.

[ii] Service des coroners de la Colombie-Britannique, llicit Drug Overdose Deaths in BC January 1, 2008-January 31, 2018 (Burnaby, Colombie-Britannique : ministère de la Sécurité publique et Solliciteur général, 2018), https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/public-safety-and-emergency-services/death-investigation/statistical/illicit-drug.pdf.

[iii] Gouvernement du Canada, Décès apparemment liés à la consommation d’opioïdes au Canada en 2016, 2017, consulté le 5 mars 2018, https://www.canada.ca/content/dam/hc-sc/documents/services/publications/healthy-living/opioids-infographic-fra.pdf.

[iv] Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, Toxicomanie au Canada : Pleins feux sur les jeunes, Ottawa, Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies, 2007.

[v] Institut canadien d’information sur la santé, Préjudices liés aux opioïdes au Canada (Ottawa, Ontario : ICIS, 2017), https://www.cihi.ca/sites/default/files/document/opioid-harms-chart-book-fr.pdf.

[vi] Institut canadien d’information sur la santé, Préjudices liés aux opioïdes.

[vii] Régie de la santé des Premières Nations, Overdose Data and First Nations in BC: Preliminary Findings (West Vancouver, Colombie-Britannique : RSPN, 7).

[viii] « Fact Sheet: Stimulants, » Penington Institute, consulté le 14 août, 2018, https://www.overdoseday.com/wp-content/uploads/IOAD-Factsheets_A4-4.pdf?preview=true.

[ix] Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, The BC Public Health Opioid Overdose Emergency (Vancouver, Colombie-Britannique : CCMCB, 2017), 14.

[x] Steven D. Pinkerton, “How many HIV infections are prevented by Vancouver Canada’s supervised injection facility?” International Journal of Drug Policy 22.3 (2011): 179-83.

[xi] Evan Wood, Thomas Kerr, Will Small, Kathy Li, David C. Marsh, Julio S. G. Montaner and Mark W. Tyndall, “Changes in Public Order after the Opening of a Medically Supervised Safer Injecting Facility for Illicit Injection Drug Users,” CMAJ 171.7 (2004): 733-34; Evan Wood, Mark W. Tyndall, Calvin Lai, Julio S.G. Montaner and Thomas Kerr, “Impact of a Medically Supervised Safer Injecting Facility on Drug Dealing and Other Drug-related Crime,” Substance Abuse Treatment 1 (2006): 13.