Faits saillants sur la santé mentale et la maladie mentale
19 juillet 2021
Quelle est la différence entre la santé mentale et la maladie mentale?
La santé mentale et la maladie mentale sont souvent utilisées de façon interchangeable, mais ce n’est pas la même chose.
La « santé mentale » est un concept similaire à la « santé physique » : c’est un état de bien-être. La santé mentale se réfère aux émotions, aux pensées, aux sentiments et aux relations avec les autres. C’est être en mesure de faire face aux situations normales de la vie et au stress qu’elles génèrent.
La présence ou l’absence de maladie mentale n’indique en rien l’état de santé mentale : une personne sans maladie mentale pourrait avoir une mauvaise santé mentale, tout comme une personne ayant une maladie mentale pourrait avoir une excellente santé mentale.
La consommation problématique de substance est parfois reliée à une mauvaise santé mentale ou une maladie mentale. Cela peut être une stratégie d’adaptation pour gérer un traumatisme non traité, la douleur, des émotions ou des pensées difficiles ou d’autres conditions de santé.
Qui en est touché?
Tout le monde a une santé mentale et tout le monde sera confronté à des épreuves qui affecteront le bien-être mental. Toutefois, ce n’est pas tout le monde qui aura une maladie mentale.
La maladie mentale affecte indirectement tous les Canadien.ne.s un moment ou un autre, que ce soit par une expérience personnelle, ou celle d’un.e membre de la famille, ami.e ou collègue.
Chaque année au Canada, une (1) personne sur cinq (5) aura personnellement un problème de santé mentale ou une maladie mentale.
Dès l’âge de 40 ans, près de 50 % de la population aura ou aura eu une maladie mentale.
La maladie mentale affecte tout le monde, peu importe l’âge, le niveau d’éducation, le revenu et la culture. Toutefois, les inégalités systémiques notamment le racisme, la pauvreté, l’itinérance, la discrimination, les violences coloniales et fondées sur le genre, peuvent porter atteinte à la santé mentale et aggraver les symptômes de maladie mentale, surtout si les services en santé mentale sont difficilement accessibles.
La dépression majeure affecte environ 5,4 % de la population canadienne et le trouble anxieux affecte 4,6 % de la population[1].
Près de 1 % de la population canadienne sera touchée personnellement par le trouble bipolaire (anciennement « maniaco-dépression ») et un autre 1 % sera touché par la schizophrénie.
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) affectent environ 1 million de personnes au Canada – entre 0,3 et 1 % de la population. Ils affectent dix fois plus souvent les femmes que les hommes, et les TCA ont le plus haut taux de mortalité parmi toutes les maladies mentales[2].
Les troubles de l’utilisation de substances affectent environ 6 % de la population canadienne[3].
En 2019, 4 012 personnes au Canada se sont enlevées la vie[4].
Au Canada, le suicide a des effets disproportionnés sur les peuples autochtones; le taux de suicide chez les Premières Nations est trois fois plus grand que chez ceux qui sont non autochtones. Le taux est neuf fois plus important chez les Inuits[5].
Le taux de mortalité lié au suicide est trois fois plus élevé chez des hommes que chez les femmes, mais les filles et les jeunes femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes de se mutiler et d’être hospitalisées pour l’automutilation[6].
Comment la maladie mentale affecte-t-elle les jeunes ?
L’enfance et l’adolescence sont des périodes critiques en ce qui concerne la maladie mentale. La plupart des personnes qui vivent avec une maladie mentale ont vu leurs premiers symptômes apparaître avant l’âge de 18 ans[7].
Environ 20 % des jeunes Canadiens sont affectés par un trouble de santé mentale ou une maladie mentale[8].
En 2011, 11 % des 15 à 24 ans indiquaient vivre une dépression[9].
Entre 2008-2009 et 2018-1019, il y a eu une augmentation de 61 % de visites aux urgences par les jeunes et une augmentation de 60 % d’hospitalisations pour un problème de santé mentale[10].
Le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes et les jeunes adultes de 15 à 34 ans[11].
Au Canada, seulement un.e (1) enfant sur cinq (5) reçoit les services de santé mentale appropriés[12].
Quelles sont les causes de la maladie mentale et du trouble de l’utilisation de substance ?
Les maladies mentales sont causées par une interaction complexe de facteurs génétiques, biologiques, environnementaux et des traits de la personnalité.
Les événements tels la violence et le traumatisme vécus à l’enfance ou à l’âge adulte peuvent mener à des problèmes de santé mentale ou des troubles de consommation si les soutiens pour s’en rétablir ne sont pas disponibles ou recherchés.
Les facteurs environnementaux jouent un rôle important dans notre santé mentale : l’accès à un logement sécuritaire et abordable, une éducation et un emploi significatifs, des activités de loisirs, le soutien d’une communauté, l’accès à la terre et à la nature, l’absence de violence et un bon accès aux soins de santé et aux services de santé mentale favorisent tous une bonne santé mentale.
Les préjugés, la stigmatisation et la discrimination liées aux maladies mentales et à la consommation problématique de substance présentent d’importantes barrières non seulement au diagnostic et au traitement, mais aussi à l’accès à l’emploi, au logement et autres besoins essentiels. La stigmatisation crée et accentue à la fois la marginalisation sociale.
Les symptômes des maladies mentales peuvent être traités et très souvent gérés de manière efficace; avec du soutien adéquat, les personnes ayant une maladie mentale peuvent s’épanouir.
Quel est le coût associé à la maladie mentale ?
Sans les soutiens adéquats, les personnes atteintes d’une maladie mentale ou d’un problème de consommation de substance, leurs proches aidants et les membres de leur famille peuvent vivre de grandes souffrances. Nous avons besoin d’un système de santé mentale robuste offrant un éventail de programmes et de services, y compris ceux en promotion de la santé et des services intégrés pour le logement et l’emploi, pour ainsi garantir que les gens reçoivent les soins préventifs, les traitements et tout le soutien dont ils ont besoin pour se rétablir et s’épanouir.
Il y a aussi un coût économique lorsque les maladies mentales et la consommation problématique de substance ne sont pas traités et lorsque nous n’investissons pas dans la promotion, la prévention et d’autres services de soutien.
Le coût direct des maladies mentales sur le système de santé canadien et le système de services sociaux a été estimé à 79,9 milliards de dollars pour l’année 2021[13].
Étant donné que les services publics de santé mentale sont sous-financés et que les listes d’attente sont longues, de nombreuses personnes dépendent des avantages sociaux de leur employeur ou assument le coût personnel des services privés. Les Canadien.ne.s dépensent environ 950 millions de dollars par année pour obtenir du soutien de psychologues en pratique privée. Environ 30 % de ce montant est payé directement, tandis que le reste est payé par le biais de régimes d’assurance-maladie privés basés sur l’emploi[14].