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27 mars 2024
Le trouble bipolaire, qui touche environ 60 millions de personnes dans le monde, est un trouble de santé mentale caractérisé par des fluctuations de l’humeur. Les personnes vivant avec un trouble bipolaire présentent des épisodes de dépression et de manie. Un épisode dépressif chez une personne ayant un trouble bipolaire ressemble à d’autres types de dépression, tandis que la manie ou l’hypomanie se caractérise par une euphorie inhabituelle.
La Journée mondiale des troubles bipolaires, qui a lieu chaque année le 30 mars, vise à sensibiliser la communauté internationale, à éliminer la stigmatisation et la discrimination et à favoriser une meilleure compréhension des troubles bipolaires.
Bien que tous les troubles de santé mentale fassent l’objet de stigmatisation, c’est particulièrement le cas des troubles bipolaires. Dans la foire aux questions ci-dessous, Ailie et Alison ouvrent une fenêtre unique sur leur expérience vécue du trouble bipolaire, en rappelant le rôle important de l’éducation et de la communication ouverte lorsqu’il s’agit de dissiper des idées erronées largement répandues.
Ailie : Parmi les bons côtés de vivre avec un trouble bipolaire de type 1, il y a les moments où mon humeur est à son plus haut et où je ressens beaucoup d’énergie et de créativité. Dans ces moments-là, je suis très productive. Un autre aspect positif serait d’avoir rencontré des personnes merveilleuses que je n’aurais jamais connues si ce n’avait été de mon diagnostic.
Alison : Vivre avec un trouble bipolaire a fait de moi une personne beaucoup plus empathique. Je suis maintenant beaucoup moins susceptible de juger les gens, parce que j’ai réalisé qu’on ne sait jamais ce qu’une personne pourrait être en train de traverser. Je crois que cela m’a également permis de porter une plus grande attention au maintien de ma santé globale, sur les plans physique et mental.
Ailie : Je pense que la plupart des idées que le public se fait des troubles bipolaires sont alimentées par les médias et, par conséquent, peuvent être négatives ou sensationnalistes. Je dirais que la compréhension du public s’améliore, mais il demeure difficile de ne pas généraliser, alors que le trouble bipolaire est si unique à chaque personne. La plupart des gens comprennent que cette affection est caractérisée par de grandes sautes d’humeur et des émotions fluctuantes, mais c’est plus que ça.
Alison : Malheureusement, je crois que le public a une compréhension assez limitée du trouble bipolaire. Je crois qu’actuellement, il est surtout présenté dans le contexte de « crises » vécues par des célébrités. Bien que le trouble bipolaire soit une affection grave, de nombreuses personnes qui en sont atteintes ont une vie non seulement stable et satisfaisante, mais aussi épanouie. J’aimerais qu’il y ait une compréhension plus nuancée du fait que les gens vivent le trouble bipolaire de différentes façons, et qu’il y ait plus de représentations positives de personnes vivant avec un trouble bipolaire dans les médias.
Ailie : J’ai vécu des moments où des connaissances et même des professionnelles et professionnels de la santé semblaient craindre le danger que je pourrais poser. Dans les faits, les personnes ayant un trouble de santé mentale sont plus susceptibles d’être victimes de violence que d’en être les responsables. Un risque de danger peut être présent dans une minorité de cas, mais c’est incroyablement frustrant lorsque les gens ne tiennent compte que de cet aspect.
Alison : J’ai fait l’objet de deux idées fausses sur le trouble bipolaire. Dans le premier cas, une personne a fait la supposition erronée que le trouble bipolaire était la même chose que le « trouble de personnalité multiple » (maintenant appelé « trouble dissociatif de l’identité »). Dans le deuxième cas, une personne a cru à tort que je ne pouvais pas vivre de façon autonome. Je crois que ces expériences démontrent un manque d’éducation sur les troubles bipolaires et les troubles de santé mentale en général.
Ailie : Le meilleur soutien que j’ai reçu vient de personnes qui acceptent tout simplement mon trouble bipolaire sans en faire tout un plat. Je trouve que ce qui m’aide le plus, c’est une approche calme. Je suis contente lorsque les gens me posent des questions et sont ouverts à en parler avec moi.
Alison : Je pense que la façon la plus utile dont mes proches m’ont soutenue, c’est en me demandant tout simplement quoi faire pour m’aider. J’accepte que les personnes que j’aime me le disent si elles ont remarqué un changement dans mon comportement ou qu’elles me posent des questions sur ma médication. Je crois que la pire chose à faire avec une personne qui a un trouble bipolaire est d’éviter d’en parler, ou de marcher sur des œufs. Je trouve que cela renforce vraiment la stigmatisation que je ressens parfois du fait de vivre avec un trouble bipolaire. Cela peut créer un grand sentiment d’isolement.
Ailie : La plupart du temps, le trouble bipolaire n’affecte pas vraiment mon quotidien. Tant que je prends mes médicaments, je vais bien. Il m’arrive encore de vivre de petits « accrocs », mais je suis maintenant plus proactive et j’agis plus tôt qu’auparavant. Le travail et la famille sont ce qui me permet de rester sur la bonne voie. J’ai trop à perdre en ne faisant pas attention à ma santé mentale.
Alison : Le principal effet du trouble bipolaire sur ma vie quotidienne est que je dois m’efforcer de consacrer du temps à ma santé mentale et physique. Notamment, je dois dormir suffisamment, faire de l’exercice, prendre des repas réguliers et passer du temps dehors. Il est également important pour moi de respecter un horaire constant.
Ailie : Le soutien le plus utile a été la pair-aidance. Le fait de pouvoir reprendre des forces grâce aux encouragements d’autres personnes qui ont vécu des moments difficiles est inestimable. J’ai également été suivie par des professionnelles et professionnels de la santé extraordinaires qui ont eu des discussions ouvertes avec moi, ce qui a aidé à bâtir une relation de confiance. Ce n’est que lorsque j’ai confiance en une personne que je peux avoir un dialogue sincère avec elle, ce qui, selon moi, aide à optimiser les soins et les traitements.
Alison : Je crois qu’il serait utile d’améliorer les liens entre les prestataires de services cliniques et les organismes communautaires. Après une consultation psychologique où j’ai reçu mon diagnostic, je n’ai vraiment pas reçu beaucoup de ressources. Je crois qu’il aurait été bon pour moi d’avoir accès à des services de pair-aidance et de parler avec d’autres personnes ayant un trouble bipolaire pour en savoir plus sur les façons dont elles gèrent leur affection.
Bien qu’Ailie et Alison aient toutes deux été en mesure d’obtenir les soins dont elles ont besoin, ce n’est pas le cas pour tout le monde. Des millions de personnes au Canada n’ont pas de médecin de famille à qui elles peuvent s’adresser pour obtenir du soutien. En fait, seulement 1 personne sur 3 au Canada obtiendra les soins de santé mentale dont elle a besoin, soit parce que les soins ne sont pas offerts, soit parce qu’ils ne sont pas couverts par l’assurance maladie publique. L’ACSM travaille à rendre accessibles les mesures de soutien sociales, financières et en santé qui sont nécessaires au bien-être de toutes les personnes au Canada.
L’ACSM National a à cœur que son travail soit guidé par la voix de l’expérience vécue. Pour en savoir plus :