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Temps d’attente

L’un des grands mérites du Canada est l’accessibilité aux services de santé. Tant de services sont gratuits, ou du moins facilement accessibles pour les Canadiens qui ont besoin d’une consultation, d’une prescription ou d’une opération. Par contre, en dépit de ces avantages, nous subissons tout de même des ennuis au moment de prendre ces importants rendez-vous.

Le Bulletin 2014 de l’Alliance (tristement dissoute) sur les temps d’attente très longs au Canada énumère des facteurs qui y contribuent, tels que ressources et personnel inadéquats ou insuffisants et manque de coordination dans le système. Par ailleurs, le rapport de 2016 de l’Institut canadien d’information sur la santé illustre la tendance déconcertante aux longs temps d’attente. L’ICIS y révèle que 59 % des Canadiens ont obtenu une réponse de leur médecin le jour où ils ont appelé pour obtenir un rendez-vous, et que 43 % l’ont vu ce même jour ou le lendemain.

Le temps d’attente pour voir un médecin spécialiste est encore plus long. En effet, 56 % des Canadiens disent devoir attendre quatre semaines ou davantage avant d’être vus par un spécialiste. En ce qui concerne les soins en santé mentale, c’est tout aussi désastreux – parfois pire encore. Certains jeunes ont attendu jusqu’à un an [en anglais seulement] ou plus, pour obtenir un quelconque traitement en santé mentale; le tiers de ces mêmes Canadiens n’ont pas reçu l’aide nécessaire, s’ils en ont simplement obtenu. En outre, cinquante-cinq pour cent des médecins de famille évaluent de passable à faible l’accès aux psychiatres.

Pour certaines personnes aux prises avec un problème de santé mentale, la lutte intérieure qui ressort durant cette période d’attente peut être accablante. En voici un exemple, il s’agit de Matthew Leaton, un jeune ontarien de Brampton aux prises avec des idées suicidaires, qui a été hospitalisé 15 fois en un peu moins de deux ans. Dans son cas, le temps d’attente pour un traitement a été de neuf mois. Chaque jour durant cette période aurait pu être son dernier.

En 2008, le Centre for Spatial Economics (Centre pour une économie spatiale) a présenté un rapport [en anglais seulement] à l’Association médicale canadienne expliquant en quoi les longs temps d’attente sont nuisibles à l’économie canadienne. On pourrait réaliser d’autres progrès si un nombre suffisant d’organisations faisaient état des causes des longs temps d’attente par province, tout en précisant les ressources nécessaires à ces régions. C’est décourageant d’apprendre que près de neufs années se sont écoulées depuis le rapport du CSE et qu’on a réalisé peu ou pas du tout de progrès pendant tout ce temps.

Bien qu’il reste beaucoup de travail à accomplir, les bases en sont jetées. Cette année, le gouvernement canadien a promis un financement à hauteur de 5 milliards de dollars pour les initiatives en santé mentale, un plan à mettre en œuvre en entier sur une période de 11 années. Reconnaître l’existence d’un problème est le premier pas vers sa solution. Il y a longtemps que nous avons reconnu le problème. Maintenant, il est temps d’agir.